Moins d’équipes et un plafond salarial
La Ligue continentale de hockey, qui, à cette date l’année dernière, comptait toujours 29 équipes, a maintenant officiellement réduit ce nombre à 25. Le bureau des gouverneurs a formellement approuvé mercredi le retrait de deux autres équipes, annonçant que l’Iougra Khanty-Mansiïsk et le Lada de Togliatti allaient être relégués à la Ligue majeure de hockey (VHL), le circuit de développement.
Cette annonce n’a surpris personne. L’Iougra, qui a joint la ligue en 2010, n’a jamais été un bon fit pour la grande ligue puisque le nord de la Sibérie a toujours été plus connu pour ses biathlètes que ses joueurs de hockey.
Mais la région est aussi riche en pétrole, et à l’époque, la valeur élevée de l’énergie avait permis à Khanty-Mansiïsk d’avoir le vent dans les voiles. Outre cela, le hockey n’a jamais eu la cote, et l’Iougra était une équipe médiocre profitant d’un appui peu enthousiaste avec une direction semi-amateur. Son exclusion était due depuis longtemps.
Le cas de Lada est plus compliqué. C’est l’équipe qui est devenue la première championne provenant de l’extérieur de Moscou dans l’histoire du hockey russe et soviétique en 1993.
ÉQUIPE D’UNE AUTRE ÉPOQUE
Le hockey est incontestablement le sport numéro 1 à Togliatti, une petite ville du fleuve Volga construite autour d’une usine de fabrication de voitures. Mais le Lada était un club de la vieille époque, opéré à partir d’un budget minime et refusant de s’entendre avec des joueurs autonomes décents.
« Si la KHL veut avoir une course aux ressources financières, peut-être que c’est la bonne décision d’exclure le Lada », a dit le ministre régional des Sports après l’annonce.
Le Lada et l’Iougra ont terminé au fond du classement spécial des équipes de la KHL, qui prend en compte les finances, les foules, les installations et les performances sur la glace. Le Severstal de Tcherepovets, qui était au bas de cette liste en début de saison, s’est débrouillé pour éviter cette « peine de mort » avec une bonne campagne de marketing et une participation aux séries éliminatoires. Le Severstal n’est toutefois pas sorti du bois puisque la ligue prévoit retirer une équipe de plus l’année prochaine. Le Dinamo de Riga et l’Admiral de Vladivostok pourraient également écoper.
PLUS DE MATCHS
Parmi les autres nouvelles significatives, la KHL promet toujours d’adopter un vrai plafond salarial d’ici 2020, mais le plafond flexible demeurera en vigueur d’ici là, même si la taxe punitive passera de 20 % à 30 % en 2019. Cela ne signifie pas que la ligue fera entrer les puissances du SKA et du CSKA dans le rang. Les chances sont que, même avec un plafond, il y aura des exceptions pour les super-vedettes comme Ilya Kovalchuk, Pavel Datsyuk et Slava Voynov.
Parmi les autres changements, la ligue a fait passer le nombre de matchs de 54 à 60 durant la saison régulière (plus besoin d’une pause de 33 jours pour les Olympiques). Elle réfléchit également à un changement dans la formule des éliminatoires qui ôterait les finales d’association pour permettre des affrontements croisés lors de la troisième ronde.
Le tout signifie que les deux géants de l’Ouest pourraient se rencontrer en finale de la Coupe Gagarine. Il semble que, bien qu’elle veuille garder un oeil sur les dépenses des équipes, la KHL s’est résignée à un avenir inévitable d’une ligue avec seulement deux prétendants au titre.
PHÉNOMÈNE DE 18 ANS
La présence du Traktor de Tcheliabinsk en finale de l’Est est vraiment surprenante, même si peu de gens lui donnent une chance contre l’Ak Bars de Kazan. Peu importe ce qui arrivera dans cette série, le phénomène de 18 ans du Traktor Vitaly Kravtsov est déjà une révélation. Kravtsov, qui pointe présentement au 10e rang parmi les patineurs européens au classement de la centrale de recrutement de la Ligue nationale, a obtenu 11 points en 13 matchs éliminatoires, un record de la KHL pour un joueur de moins de 19 ans.
Le considérer déjà comme un favori au titre de joueur par excellence des séries serait probablement prématuré, mais il est certainement un facteur majeur de la présence de Tcheliabinsk au troisième tour.
La vitesse de Kravtsov s’est révélée difficile à contrer. Même lorsqu’il ne produit pas, Kravtsov livre la marchandise. Dans le septième match de la série de deuxième ronde, sa vitesse en échappée a été à l’origine d’une pénalité décisive.
Le repêchage de 2018 sera rempli de talents à l’attaque, mais si les recruteurs regardent la Coupe Gagarine, Kravtsov devrait accéder à un statut d’élite.