Jay Du Temple travaille fort
L’humoriste lancera son premier spectacle solo, Bien faire, en juin
Au moment de lancer officiellement son premier one-man show, en juin, Jay Du Temple aura fait pas moins de 97 spectacles de rodage depuis le début 2017. Très méticuleux, l’humoriste de 26 ans et animateur vedette d’Occupation Double s’assure de bien faire les choses pour son premier tour de piste. Le Journal l’a suivi, en février et mars, pour constater tout le travail que requiert la sortie d’un spectacle d’humour.
SALLES VARIÉES
Pour son rodage, Jay Du Temple a presque élu domicile au Cabaret Lion d’Or, à Montréal, une salle qu’il a visitée plus d’une dizaine de fois. Nous l’avons rencontré dans les coulisses du théâtre, les 15 et 16 février dernier. « Le feu “pogne” ici, dit-il. J’aime vraiment beaucoup cette salle ».
Nous sommes aussi allés le voir à l’Hôtel Les Trois Tilleuls, à Saint-Marcsur-Richelieu, le 22 mars. La salle, très différente du Lion d’Or, offre des conditions plus difficiles, avec un son très inégal. Mais rien pour déstabiliser l’humoriste.
« En rodage, j’aime promener le show dans plein de situations, dit Jay. J’aime le tester en région, en ville, un soir de semaine, un soir de fin de semaine, une grosse salle, une petite salle. Après ça, je pense que je suis prêt à faire rire le monde dans pas mal n’importe quel contexte avec ce show-là. »
TROIS TOURNÉES
Jay Du Temple n’avait pas prévu faire trois tournées différentes pour son premier spectacle d’humour. Après avoir connu beaucoup de succès à Zoofest durant quelques étés, l’humoriste a décidé de lancer un Mini Tour de huit dates, au début 2017. « Finalement, ç’a été plein partout, dit-il. On a alors décidé de passer à 24 dates ».
Juste avant de s’envoler pour Bali, avec Occupation Double, il lançait le
Moyen Tour, avec un spectacle au Métropolis, en septembre dernier. C’est cette tournée de rodage qu’il poursuivra jusqu’en juin, avec la sortie de son premier spectacle officiel, Bien faire.
Travail de finition
Avant chaque représentation, Jay Du Temple écrit dans un cahier le squelette du spectacle qu’il donnera quelques minutes plus tard. L’humoriste écrit généralement les mots-clés de chaque numéro. Au moment de notre rencontre, en février, Jay en était à son 47e spectacle de rodage et affirmait être à 80-90 % du spectacle qu’il compte présenter en juin.
« Le spectacle a beaucoup changé dans les 25 premières dates, dit-il. Ce soir, je vais couper dans le gras. Il n’y a plus de numéro qui part en entier. Je vais plutôt enlever de petits gags qui ne fonctionnent pas assez. »
Lors de notre première soirée au Lion d’Or, Jay décide de changer l’ordre de plusieurs numéros, quelques minutes avant de monter sur scène. À sa sortie des planches, il est très heureux de ces changements. « C’est rare que je sorte content. Le show a pris deux petites coches ce soir. »
Après chaque prestation, l’humoriste prend plusieurs minutes dans sa loge à repasser tout son spectacle dans son cahier de notes. Il écrit en détail tous les bons et moins bons coups de la soirée. Il va même jusqu’à noter les noms de chaque spectateur avec qui il a interagi sur scène, dans ses moments d’improvisation. « Il y a certaines idées que je peux réutiliser », dit-il.
Le premier soir, au Lion d’Or, il s’en voulait d’avoir oublié d’enregistrer le spectacle. « Je le fais toujours. Et en plus, c’était mon meilleur show depuis un bout. J’aurais aimé le réécouter. »
C’est aussi après ce soir-là qu’il a décidé de laisser tomber des gags sur l’eczéma et sur une histoire de party. « Ils ne rentrent pas si bien que ça », dit-il.
Petite équipe
Quand il a amorcé son Mini Tour, Jay Du Temple pensait qu’il signerait éventuellement avec un producteur dans une agence. Mais l’humoriste a plutôt décidé de poursuivre son chemin en s’autoproduisant, avec sa soeur Laurie Du Temple Quirion.
En tournée, Jay n’est généralement accompagné que de son directeur de tournée, Alexandre Desjardins, et de l’humoriste qui fait sa première partie, Charles Pellerin. Jay n’hésite pas à leur demander conseil s’il a des doutes sur ses numéros.
Spectateurs dérangeants
Jay Du Temple ne l’a pas eu facile avec des spectateurs, à la mi-février. Le soir de la Saint-Valentin, à Laval, il a dû faire sortir de la salle une spectatrice trop dérangeante, pour la première fois de sa carrière. « La madame était un peu en boisson, dit-il. Je me suis mis à parler avec elle et ç’a dégringolé. J’étais rendu assez loin dans le show et ça m’a sorti de ma game ».
Le lendemain, le premier de nos deux soirs avec lui au Lion d’Or, Jay Du Temple a, cette fois, dû conjuguer avec une spectatrice qui était sur son cellulaire une bonne partie du spectacle (« c’est fascinant à quel point ça peut être déconcentrant »). Au bout de plusieurs avertissements, exaspéré, l’humoriste a demandé à prendre le cellulaire de la jeune femme et il a appelé l’amie à qui elle textait... en plein spectacle! Le moment s’est avéré hilarant. Il venait de tourner une situation difficile à son avantage.
« J’ai commencé à faire ça dans les bars (appeler au téléphone), car je cherchais une manière de dire aux gens d’arrêter d’utiliser leur cellulaire. Dès que je vois quelqu’un qui le fait, ça me dérange, car je sais que cette personne-là n’écoute plus le spectacle et qu’elle ne comprendra pas les prochains gags. »
Le deuxième soir au Lion d’Or, Jay Du Temple a eu divers problèmes avec une autre femme qui parlait pendant le spectacle et qui ne voulait tout simplement pas se taire. Déjà, durant la première partie de Charles Pellerin, la dame s’était montrée dérangeante. Après des avertissements de Charles, et même du directeur de tournée à l’entracte, elle a continué d’importuner durant le spectacle de Jay.
L’humoriste a perdu patience à son endroit à un moment, ce qui a jeté un petit froid dans l’assistance. Mais il a décidé de ne pas la faire sortir. À son retour dans les loges, après le spectacle, Jay était déçu. « Ça me met à l’envers. Après que je l’ai avertie, elle ne m’a plus regardé du reste du show. Elle boudait ! Les spectacles, c’est ça, ma vie. C’est la raison pour laquelle je me suis levé ce matin. Et elle est venue “chier” dans mon moment. »