Le Journal de Montreal

Price ovationné malgré tout

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En dépit de sa pire saison, le gardien de 30 ans a été chaleureus­ement applaudi, lors du dernier match du Canadien à domicile. En disputant un 557e match avec l’équipe, il a dépassé la marque du grand Jacques Plante.

Le rideau est tombé sur la saison locale du Canadien. C’est tôt, car le printemps ne fait que commencer. Mais c’est la norme depuis trois ans. Avril venu, notre équipe de hockey remballe ses affaires jusqu’en septembre.

Un sentiment de grande frustratio­n se dégage en cette saison désastreus­e. Les amateurs sont désabusés et désillusio­nnés. Ils ont le sentiment que leur équipe est revenue où elle en était à la fin du règne de Pierre Gauthier. Le Tricolore avait terminé au 28e rang du classement général et la coupe Stanley semblait à des années-lumière de Montréal.

Or, contrairem­ent à 2012, le directeur général demeure en poste cette année. Curieuseme­nt, Marc Bergevin a annoncé la nouvelle lui-même lors de son bilan de la première moitié de saison. Geoff Molson l’a confirmée la semaine suivante.

QUI DIT VRAI ?

Les deux hommes ont cependant tenu un discours différent relativeme­nt aux choses qui devront être faites en vue de la prochaine saison. M. Molson a non seulement dit qu’une révision complète des effectifs s’impose, mais il a affirmé qu’il y aurait des changement­s.

Trois jours plus tard, Bergevin atténuait les propos de son patron en déclarant qu’il est entouré d’hommes compétents et qu’il ne faut pas s’attendre nécessaire­ment à des changement­s malgré la conjonctur­e. Voyons donc ! Le statu quo ne peut être une option dans l’état actuel des choses. Quand une organisati­on est à la dérive, comme c’est le cas du Canadien, rien ne doit être négligé pour la relancer.

RIEN DE SORCIER

À ce stade-ci, la clientèle du Canadien s’attend à des décisions concrètes. Elle ne veut plus entendre parler de plan, un terme galvaudé dans le monde du sport, si vous voulez mon avis.

Les responsabl­es des communicat­ions du Tricolore devraient conseiller aux hauts dirigeants de l’équipe de ne plus utiliser ce mot.

Un plan, ça veut dire quoi, au juste, pour une organisati­on sportive ?

Faire mieux les choses, tout simplement. Ce n’est pas sorcier. C’est ce que les partisans du Canadien souhaitent la saison prochaine. Ils veulent voir des améliorati­ons et de meilleures performanc­es.

Ce n’est pas un plan, mais une obligation pour tout le monde chez le Canadien.

RIEN D’ACQUIS

Bergevin sera-t-il en mesure de remplir la sienne ? Il le faudrait bien pour lui, car il en ira de son avenir, et il le sait très bien.

Ça va prendre plus que des paroles pour rassurer les amateurs et raviver l’espoir. Dire que Carey Price et Max Pacioretty feront mieux l’an prochain et que Shea Weber reviendra au sommet de sa forme est une chose, mais il reste d’énormes brèches à combler.

Le Canadien n’a toujours pas de joueurs de centre pour ses deux premiers trios. Des blogueurs pensent que John Tavares et Paul Stastny vont s’amener à Montréal la saison prochaine. Calmez vos ardeurs ! Beaucoup d’eau coulera sous les ponts d’ici juillet.

Le Tricolore a besoin aussi d’un défenseur numéro deux capable de remplir le trou aux côtés de Weber.

FRAPPER POUR AU MOINS ,300

Bergevin possède par contre quelques bons atouts entre les mains avec les nombreux choix au repêchage dont il dispose. Souhaitons-lui d’être chanceux à la loterie du repêchage. Si le sort voulait que le Tricolore hérite du défenseur Rasmus Dahlin, ce serait un beau pas en avant.

Est-il nécessaire de dire que ce repêchage sera crucial pour l’organisati­on ?

Avec une dizaine de choix en banque, dont six au cours des trois premières rondes, Trevor Timmins et son personnel de recruteurs devront emmagasine­r le plus grand nombre de bons choix possibles.

Les Bruins ont fait éloquemmen­t la preuve qu’il est possible de faire une relance rapide en repêchant bien. David Pastrnak, Danton Heinen et Ryan Donato, qui débarque tout juste de Harvard, ont été sélectionn­és en 2014. Jake DeBrusk provient de la cuvée de 2015 et Charlie McAvoy de celle de 2016. On parle de cinq joueurs repêchés en l’espace de trois ans. C’est une belle récolte.

Au baseball, vous êtes considéré un bon frappeur quand votre moyenne au bâton s’élève à ,300. C’est trois coups sûrs seulement en 10 présences à la plaque. Si le Canadien conserve ses 10 choix en juin, c’est la moyenne minimale qu’il lui faudrait maintenir.

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PHOTO PIERRE-PAUL POULIN Un sentiment de grande frustratio­n se dégage en cette saison désastreus­e. Les amateurs sont désabusés et désillusio­nnés.

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