Le concepteur de site web est blâmé
Le parti de l’ancien maire Denis Coderre juge Logi K responsable de la vaste fuite sur ses donateurs
Le parti de l’ancien maire de Montréal Denis Coderre blâme son concepteur web pour la fuite massive de données personnelles qu’a révélée notre Bureau d’enquête hier. La firme en question a fait affaire avec plus d’une quinzaine de formations politiques, dont le Parti libéral du Québec et le Parti québécois, selon son site web.
« Je suis consterné d’apprendre le piratage des données personnelles de 869 contributeurs au parti Équipe Denis Coderre pour Montréal », dit le directeur du parti, rebaptisé Ensemble Montréal.
Lorsque la formation politique avait été mise au courant de la fuite, au lendemain des élections du 5 novembre, son sous-traitant Logi K lui avait assuré que « les données confidentielles des donateurs n’avaient pas été compromises », affirme Gilbert Decoste dans son communiqué.
« Devant ces nouvelles informations, je dois malheureusement conclure que Logi K ne nous a pas donné l’heure juste, dit le directeur. L’entreprise effectue une nouvelle investigation et notre parti attend des réponses de sa part. »
Notre Bureau d’enquête a tenté de joindre à plusieurs reprises le président de Logi K, Alexandre Foisy, mais il n’a pas répondu à nos messages.
PLUSIEURS GROS CLIENTS
Jusqu’à hier, le site de l’entreprise, democratik.org, faisait sur sa page d’accueil une énumération des partis politiques avec lesquels elle a fait affaire. Parmi eux figurent le Parti libéral du Québec et les partis des maires actuels de Montréal et Québec, Projet Montréal et Équipe Labeaume.
Les services rendus n’incluaient pas nécessairement la conception de sites web. Les libéraux précisent d’ailleurs qu’ils n’ont retenu les services de Logi K que pour du pointage lors de deux élections partielles.
La firme exploite le logiciel Démocratik, qui fait l’amalgame d’un maximum d’informations sur des électeurs potentiels afin de créer des fiches de contact. L’âge, le numéro de téléphone, l’adresse courriel et la page Facebook font notamment partie des données récoltées, selon ce qu’Alexandre Foisy confiait à La Presse en 2016.
ENQUÊTE EN COURS
La Commission d’accès à l’information du Québec (CAI) a ouvert une enquête sur la fuite. Deux de nos journalistes qui ont révélé son ampleur, Jean-François Cloutier et Félix Séguin, se sont rendus hier dans leurs bureaux pour remettre les quelque 800 pages d’informations confidentielles qu’elle contient.
« La Commission contactera le parti politique afin d’examiner les mesures prises pour minimiser les risques qu’encourent les donateurs du parti politique Équipe Denis Coderre concernés et prendra les mesures nécessaires, au regard des faits », déclare la CAI dans un communiqué.