Le Journal de Montreal

Six ans d’attente pour avoir un rendez-vous en audiologie

- SOPHIE CÔTÉ

QUÉBEC | Un homme de Québec a eu toute une surprise la semaine dernière lorsqu’il a reçu un appel pour prendre un rendez-vous au Départemen­t d’audiologie du CHUL… six ans après avoir été inscrit sur une liste d’attente.

Raynald Boutin est loin d’être le seul à avoir reçu un tel coup de fil, et il n’était pas le dernier non plus. Le CHU de Québec– Université Laval a confirmé qu’environ 1800 patients étaient récemment dans une situation similaire à M. Boutin, en raison de problèmes dans la gestion des listes d’attente en audiologie, en train d’être résolus.

« J’ai ri. J’étais sûr qu’ils m’avaient oublié! » a mentionné M. Boutin, un citoyen de 63 ans qui avait été référé par un médecin du CHUL au Départemen­t d’audiologie, en 2012, pour passer des tests d’ouïe plus approfondi­s, lui qui souffre déjà d’acouphènes. Il a accepté le rendez-vous.

PAS D’ÉCHELLE DE PRIORISATI­ON

Le CHU de Québec explique avoir découvert en novembre dernier que près de 2000 patients « qui n’avaient pas de cote de priorité » étaient dans une situation semblable à M. Boutin. « Il y avait toujours quelqu’un de plus urgent qu’eux autres, donc ils restaient dans le bas de la liste », expose la porte-parole du CHU de Québec, Geneviève Dupuis.

C’est qu’avant novembre 2017, chacun des médecins spécialist­es [ORL] des quatre services d’audiologie du CHU gérait sa propre liste d’attente. Il n’y avait pas d’échelle de priorisati­on des cas pour l’ensemble des médecins, et certains patients pouvaient se retrouver sur plusieurs listes.

Après s’être rendu compte de la problémati­que en 2016, quatre ans après la fusion, il a fallu « un très gros travail » d’harmonisat­ion pour en venir à créer une liste d’attente unique, a indiqué Mme Dupuis.

« Maintenant, pour l’audiologie, les références des médecins sont toujours faites avec le même formulaire, qui contient des critères très spécifique­s [pour la priorisati­on]. Et les formulaire­s ne sont plus renvoyés au docteur, mais bien à la centrale administra­tive qui gère l’ensemble de ces demandes-là », a-t-elle expliqué.

LES PATIENTS SERONT APPELÉS

Un cas comme celui de M. Boutin ne peut donc plus arriver, dit-elle, à moins d’une erreur humaine. Actuelleme­nt, le CHU de Québec s’affaire à appeler ces patients qui étaient sur les listes « sans cote de priorité ». Il en reste quelque 1400 à être contactés.

Selon la porte-parole, la plupart d’entre eux disent avoir été vus par un spécialist­e entre-temps, soit au public ou au privé.

« Si d’autres personnes que M. Boutin sont inquiètes parce qu’elles n’ont pas eu d’appel, elles peuvent nous rappeler et elles peuvent aussi aller revoir leur médecin référant pour faire réévaluer leur état », a-t-elle souligné.

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