La MMA n’aura pas à subir de procès
La tragédie de Lac-Mégantic n’était pas criminelle
SHERBROOKE | En retirant les 47 accusations contre la compagnie de chemin de fer, la Couronne a dû conclure qu’il n’y avait aucun geste criminel dans l’explosion d’un train à Lac-Mégantic qui a fait 47 morts en juillet 2013.
La Couronne a retiré les 47 accusations de négligence criminelle causant la mort contre la Montreal, Maine & Atlantic (MMA) Canada, hier matin, au palais de justice de Sherbrooke.
Cette décision a été prise à la suite de l’acquittement en janvier des trois ex-employés de la MMA, Thomas Harding, Richard Labrie et Jean Demaître, qui faisaient face aux mêmes accusations.
Selon le procureur de la Couronne Robert Benoit, la preuve visant à prouver la culpabilité de la MMA était la même. C’est pourquoi les procureurs ont retiré les accusations.
Si elle avait été reconnue coupable, la MMA s’exposait à une amende, mais comme l’entreprise est en faillite, elle n’aurait pas pu payer.
Damien Dubois a perdu son fils Maxime lorsque le centre-ville de Lac-Mégantic a explosé. Satisfait de l’acquittement des trois employés, il est moins tendre envers Transport Canada et la MMA.
« La compagnie méritait d’être coupable », estime-t-il.
L’homme de 60 ans s’est résigné depuis la tragédie, sachant qu’il ne pourra rien y changer.
ARGENT ÉCONOMISÉ
« On s’est arrangés pour refaire notre vie autrement. Si j’étais plus jeune, je ne resterais plus ici », lance-t-il.
Christian Lafontaine, dont le frère Gaétan est décédé durant cette nuit incendiaire, croit que l’annulation du procès criminel de la MMA évitera de gaspiller inutilement l’argent des Québécois.
Acquittée au criminel, la MMA a été condamnée le 5 février dernier à payer 1 M$ en vertu de la Loi sur les pêches pour la restauration du lac Mégantic. Malgré la faillite, 400000 $ étaient toujours disponibles.
Tom Harding avait plaidé coupable à une accusation pénale sur la sécurisation des trains. Il purge six mois de détention chez lui. Cinq patrons à la MMA ont aussi plaidé coupables et doivent tous payer 50 000 $ pour la reconstruction du centreville de Mégantic.