Aucune preuve de la provenance du poison
LONDRES | (AFP) Le laboratoire britannique qui a analysé la substance utilisée contre un ex-espion russe en Angleterre a reconnu hier ne pas avoir de preuve qu’elle provenait de Russie, à la veille d’une réunion de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques réclamée par Moscou.
« Nous avons été capables d’identifier qu’il s’agissait du Novitchok, d’identifier que c’était un agent innervant de type militaire », a déclaré Gary Aitkenhead, chef du laboratoire militaire britannique de Porton Down, mais « nous n’avons pas identifié sa source exacte ».
Il a aussi relevé que la fabrication de la substance nécessitait « des méthodes extrêmement complexes, quelque chose seulement faisable par un acteur étatique », dans des déclarations à la chaîne de télévision Sky.
Le gouvernement britannique, qui rend Moscou responsable de cette attaque, a rapidement répliqué en rappelant que les recherches menées à Porton Down ne constituaient « qu’une partie du renseignement » à sa disposition.
ESPIONS CIBLÉS
« Nous savons que la Russie a cherché, pendant la dernière décennie, des moyens de produire des agents neurotoxiques à des fins d’assassinat, et a produit et stocké de petites quantités de Novitchok », a affirmé un porte-parole de l’exécutif dans un communiqué.
Il a également mentionné les « assassinats parrainés par l’État russe » et le fait que les anciens espions russes soient devenus « des cibles » du Kremlin, éléments qui ont conduit Londres à juger la Russie responsable.
Quelques jours après l’empoisonnement de Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia, survenu le 4 mars à Salisbury, la chef du gouvernement britannique, Theresa May, avait mis en cause Moscou, estimant qu’il s’agissait de « la seule explication plausible ». Elle avait alors battu le rappel auprès de ses alliés et pris une série de sanctions contre la Russie. Moscou dément ces accusations.