Transcontinental complètement transformée
50 % de son chiffre d’affaires proviendra des États-Unis
L’avenir de Transcontinental passera par l’emballage… et les États-Unis. L’entreprise québécoise s’est transformée du jour au lendemain avec l’acquisition de Coveris Americas. Et la famille Marcoux n’a pas l’intention d’en rester là.
Avec la transaction dévoilée lundi, Transcontinental n’a plus grand-chose à voir avec l’imprimeur de circulaires fondé en 1976 par Rémi Marcoux, ou même avec l’éditeur de quelque 150 journaux locaux qu’elle était il y a trois ans à peine.
Quatre ans après sa première incursion dans l’impression d’emballages souples, ce secteur d’activité devient son principal vecteur de croissance. Une croissance qui passera inévitablement par les États-Unis, puisque « près de la moitié » des revenus de Transcontinental proviendront désormais des activités américaines et internationales. Depuis lundi, 25 de ses 28 usines d’emballages souples sont situées à l’extérieur du Canada.
La transaction évaluée à 1,32 milliard $ US, la plus importante de l’histoire de la société, n’est que la première d’une longue liste d’acquisitions à venir dans ce secteur, a indiqué hier la présidente du conseil d’administration et fille du fondateur, Isabelle Marcoux.
« JOUEUR MAJEUR »
« Cela positionne TC comme un joueur majeur en Amérique du Nord et même dans le monde. Cela va [...] nous permettre de faire des acquisitions dans le futur et de poursuivre notre rôle de consolidateur dans cette industrie-là », a-t-elle précisé.
« Il y a peu d’actifs en emballages souples [au Canada], forcément il [faut] aller vers les États-Unis pour croître. »
Ainsi, les activités d’emballage auraient compté pour pas moins de 48 % des revenus de Transcontinental en 2017 si l’on tient compte de la transaction, selon l’entreprise. Avant l’achat, elles ne comptaient que pour 15 % des recettes.
Les activités d’impression auraient compté pour 45 % des recettes, et le secteur des médias, pour seulement 7 %.
Le secteur de l’impression et des journaux est appelé à poursuivre son déclin, avec une décroissance allant de 1 % à 3 % par an chez TC.
LE SIÈGE SOCIAL RESTE MONTRÉALAIS
À la clôture de cette transaction, TC Transcontinental comptera environ 9300 employés à travers le monde. Les États-Unis en compteront plus de 2800, et le Canada plus de 5500.
Même si 40 % du personnel et la moitié du chiffre d’affaires proviendront désormais de l’étranger, l’équipe de direction restera foncièrement canadienne, ont insisté Mme Marcoux et le PDG de l’entreprise, François Olivier.
« Le siège social est ici, le conseil d’administration est ici, les grandes décisions se prennent et se prendront ici, a dit Mme Marcoux. On est Montréalais et fier de l’être. »
Coveris maintiendra néanmoins un siège social aux États-Unis, a précisé M. Olivier.