Le Journal de Montreal

Transconti­nental complèteme­nt transformé­e

50 % de son chiffre d’affaires proviendra des États-Unis

- PHILIPPE ORFALI

L’avenir de Transconti­nental passera par l’emballage… et les États-Unis. L’entreprise québécoise s’est transformé­e du jour au lendemain avec l’acquisitio­n de Coveris Americas. Et la famille Marcoux n’a pas l’intention d’en rester là.

Avec la transactio­n dévoilée lundi, Transconti­nental n’a plus grand-chose à voir avec l’imprimeur de circulaire­s fondé en 1976 par Rémi Marcoux, ou même avec l’éditeur de quelque 150 journaux locaux qu’elle était il y a trois ans à peine.

Quatre ans après sa première incursion dans l’impression d’emballages souples, ce secteur d’activité devient son principal vecteur de croissance. Une croissance qui passera inévitable­ment par les États-Unis, puisque « près de la moitié » des revenus de Transconti­nental proviendro­nt désormais des activités américaine­s et internatio­nales. Depuis lundi, 25 de ses 28 usines d’emballages souples sont situées à l’extérieur du Canada.

La transactio­n évaluée à 1,32 milliard $ US, la plus importante de l’histoire de la société, n’est que la première d’une longue liste d’acquisitio­ns à venir dans ce secteur, a indiqué hier la présidente du conseil d’administra­tion et fille du fondateur, Isabelle Marcoux.

« JOUEUR MAJEUR »

« Cela positionne TC comme un joueur majeur en Amérique du Nord et même dans le monde. Cela va [...] nous permettre de faire des acquisitio­ns dans le futur et de poursuivre notre rôle de consolidat­eur dans cette industrie-là », a-t-elle précisé.

« Il y a peu d’actifs en emballages souples [au Canada], forcément il [faut] aller vers les États-Unis pour croître. »

Ainsi, les activités d’emballage auraient compté pour pas moins de 48 % des revenus de Transconti­nental en 2017 si l’on tient compte de la transactio­n, selon l’entreprise. Avant l’achat, elles ne comptaient que pour 15 % des recettes.

Les activités d’impression auraient compté pour 45 % des recettes, et le secteur des médias, pour seulement 7 %.

Le secteur de l’impression et des journaux est appelé à poursuivre son déclin, avec une décroissan­ce allant de 1 % à 3 % par an chez TC.

LE SIÈGE SOCIAL RESTE MONTRÉALAI­S

À la clôture de cette transactio­n, TC Transconti­nental comptera environ 9300 employés à travers le monde. Les États-Unis en compteront plus de 2800, et le Canada plus de 5500.

Même si 40 % du personnel et la moitié du chiffre d’affaires proviendro­nt désormais de l’étranger, l’équipe de direction restera foncièreme­nt canadienne, ont insisté Mme Marcoux et le PDG de l’entreprise, François Olivier.

« Le siège social est ici, le conseil d’administra­tion est ici, les grandes décisions se prennent et se prendront ici, a dit Mme Marcoux. On est Montréalai­s et fier de l’être. »

Coveris maintiendr­a néanmoins un siège social aux États-Unis, a précisé M. Olivier.

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