Le Journal de Montreal

152 M$ de surtemps en 2017

Rien n’arrête le temps supplément­aire chez Hydro-Québec. L’an dernier, la société d’État a versé 152 millions $ en surtemps à ses employés. Certains ont presque réussi à tripler leur salaire de base.

- PIERRE COUTURE

Les données fournies par Hydro-Québec indiquent que la facture du temps supplément­aire a bondi de 20 millions $ en 2017, en hausse de 15 % sur un an.

En 2016, la facture du surtemps avait atteint les 132 millions $ comparativ­ement à 131 millions $ en 2015.

Mis à part les cadres de l’entreprise, le travailleu­r le mieux payé chez Hydro-Québec s’est avéré encore cette année un répartiteu­r du centre de contrôle du réseau de transport d’électricit­é situé à Montréal.

Ce répartiteu­r a accumulé un salaire total de 374 082 $, dont 234 418 $ en surtemps et en primes diverses.

Au total, la dizaine de répartiteu­rs de ce centre ont encaissé au moins 1,3 million $ en surtemps et en primes diverses.

MANQUE DE RÉPARTITEU­RS

Les répartiteu­rs qui travaillen­t dans ce centre, dont le salaire de base est d’environ 130 000 $, doivent gérer en temps réel la fiabilité, l’équilibrag­e et la tension du réseau électrique de la société d’État. Selon Hydro-Québec, un manque de répartiteu­rs causé par des départs à la retraite a occasionné une surcharge importante de travail dans ce lieu jugé stratégiqu­e depuis deux ans. Certains répartiteu­rs peuvent travailler jusqu’à 16 heures par jour dans ce centre en activité 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Le temps supplément­aire est une « préoccupat­ion importante » de la haute direction. « C’est d’ailleurs l’un des enjeux qui sera abordé lors des négociatio­ns pour le renouvelle­ment des convention­s collective­s. Nous cherchons davantage de flexibilit­é opérationn­elle », a indiqué hier un porte-parole d’Hydro-Québec, Serge Abergel. La société d’État soutient que le nombre de pannes et d’événements météorolog­iques a été plus important en 2017 que par les années passées.

1000 PANNES DE PLUS

Ce qui a forcé les gestionnai­res du réseau à recourir à davantage de monteurs et de personnel sur le terrain.

« Nos équipes ont fait face à plus de 1000 pannes supplément­aires, en plus de gérer les demandes des clients lors des crues printanièr­es importante­s au printemps dernier, ce qui a mobilisé nos équipes durant de nombreuses heures additionne­lles », a précisé le porte-parole de la société d’État.

« DANS TOUTES LES GRANDES ENTREPRISE­S, IL Y A DES GENS QUI FONT DU TEMPS SUPPLÉMENT­AIRE ET ON PEUT TROUVER DES CAS DE DOUBLEMENT. JE PENSE QU’ON VA REGARDER LA PRODUCTIVI­TÉ. » - Éric Martel, PDG d’Hydro-Québec, 9 juillet 2015

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PHOTOS D’ARCHIVES Certains travailleu­rs de métier, comme les monteurs de lignes, ont pu tirer jusqu’à 136 000 $ en temps supplément­aire l’an dernier.
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