Le Journal de Montreal

La benne d’un camion s’encastre sur la 40

Le spectacula­ire accident impliquant un camion semi-remorque dont la benne relevée a heurté de plein fouet une passerelle piétonnièr­e surplomban­t l’autoroute 40 hier à Repentigny relance toute la question de la sécurité du transport de produits en vrac.

- AXEL MARCHAND-LAMOTHE

« C’était comme dans un film. Je me disais qu’il allait freiner, mais non, raconte Maxime Bérubé, qui arrivait en direction inverse. Ça a fait tout un fracas. »

Hier, vers 11 h 30, la benne d’un semi-remorque de l’entreprise Céréalex de Saint-Roch-de-l’Achigan a percuté une passerelle piétonnièr­e flambant neuve à la hauteur du boulevard Brien.

Le chargement de grains s’est déversé sous la force de l’impact qui a éventré la remorque.

Plusieurs témoins ont rapporté au Journal que la benne se serait relevée progressiv­ement pendant que le fardier roulait sur l’autoroute jusqu’à se figer à un angle de 45 degrés en position de versement.

« Il y a un véhicule qui klaxonnait dans la voie de service pour attirer l’attention du conducteur, ajoute Françoise Lacombe, qui suivait le camion. Il n’avait pas l’air de se rendre compte de ce qui se passait. Il n’a jamais ralenti. »

PAS DEUX FOIS

Le camionneur aurait d’ailleurs évité de justesse un contact avec le viaduc précédent, au boulevard Larochelle, situé moins d’un kilomètre plus à l’ouest.

« Ça peut être un bris mécanique sur la benne qui l’a fait lever avec le vent ou encore une fausse manoeuvre dans la cabine », explique Gaétan Légaré, directeur général de l’Associatio­n nationale des camionneur­s artisans.

En dehors de l’attention du chauffeur et, dans certains cas, un voyant lumineux au tableau de bord, rien ne permet au conducteur de savoir que sa benne est levée, confirme-t-il.

Le nouveau Code de la sécurité routière, qui n’est toujours pas adopté, prévoit uniquement l’obligation d’avoir une balise lumineuse selon le ministère des Transports.

« Nous avions recommandé des avertisseu­rs sonores. Même avec une lumière, les tableaux de bord ressemblen­t à un cockpit d’avion maintenant », soutient M. Légaré.

Il signale que ce genre d’incident est fréquent à la sortie de chantiers ou de dépôts à neige, mais pas sur les voies rapides comme en février 2015 sur la route 132 à Longueuil.

ENQUÊTE OUVERTE

Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes exactes de l’incident d’hier qui n’a fait aucun blessé. Un bouchon s’étirant sur plus de 6 km a toutefois compliqué le retour à la maison des automobili­stes.

Une partie de la structure du pont a été démantelée pour permettre la réouvertur­e de l’autoroute en direction est le plus rapidement possible.

L’entreprise tout comme le camionneur s’exposent à des sanctions sévères si une négligence est démontrée par l’enquête. Le véhicule devait d’ailleurs être expertisé par les contrôleur­s routiers.

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1 Des automobili­stes ont tenté d’attirer l’attention Le camionneur roulait probableme­nt depuis peu avec la benne relevée. par l’impact. du chauffeur avant qu’il ne frappe le pont. La benne a été éventrée 2. 3. 1.
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CAPTURES D’ÉCRAN TIRÉES D’UNE VIDÉO, COURTOISIE 3
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