Le Journal de Montreal

Des séquelles à vie parce qu’il a fait trop de bruit

- CAROLINE LEPAGE

WINDSOR | Un homme de 29 ans a dû réapprendr­e à marcher et à parler après avoir reçu deux coups de bâton de baseball à la tête parce qu’il faisait trop de bruit.

Félix Juneau, âgé de 19 ans, a écopé de deux ans moins un jour de prison, le 28 mars, pour avoir donné deux coups de bâton de baseball à la tête d’un fêtard trop bruyant qui l’empêchait de dormir. Il a été reconnu coupable de voies de fait graves.

Le 6 novembre 2016, Juneau dormait à l’appartemen­t de sa soeur, à Windsor en Estrie, lorsqu’il a été réveillé vers 5 h du matin par deux individus qui faisaient la fête dans la cuisine.

L’accusé est sorti du lit avec un bâton de baseball pour demander aux deux adultes intoxiqués de quitter le logement.

COMME UNE BALLE AU CHAMP

Selon son témoignage, Juneau aurait reçu une « claque de gars chaud » de l’ami de sa soeur qui avançait vers lui, sans serrer les poings. Convaincu qu’il allait recevoir une volée, Juneau a paniqué et s’est élancé avec le bâton. Il a frappé Gabriel Garant à la tête, avec la même force que celle requise pour « frapper une balle au champ », a-til déclaré au tribunal.

« La victime râlait par terre », écrit le juge Paul Dunnigan, qui ne croit pas que l’accusé a agi en légitime défense.

Comme il avait peur que son « adversaire » se relève, Juneau a asséné un deuxième coup de bâton « pas fort » à Gabriel Garant.

RÉAPPRENDR­E À MARCHER

À la suite de l’agression, la victime a subi un traumatism­e crânien sévère et une fracture du crâne qui a nécessité des interventi­ons chirurgica­les délicates.

Au début de sa réadaptati­on, l’homme de 29 ans était paralysé du côté gauche de son corps. Il a dû réapprendr­e à marcher, à parler et à écrire de la main droite, alors qu’il est gaucher.

De plus, M. Garant doit se réorienter parce qu’il n’a plus la dextérité pour continuer son emploi de cuisinier. Il a aussi dû renoncer à sa passion de chanter du rap, car il ne peut pas articuler assez rapidement.

Enfin, M. Garant est aux prises avec des crises d’épilepsie post-traumatiqu­es qui l’obligent à prendre des médicament­s à vie.

Malgré tout, la victime ne ressent aucune rancoeur envers Félix Juneau, qui éprouve des remords.

« Il se dit honteux et s’est excusé de son geste qu’il qualifie d’inacceptab­le », a rapporté le juge Dunnigan.

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