Le Journal de Montreal

Au tour d’étudiants de l’Université McGill de dénoncer des profs

- DOMINIQUE SCALI

Des étudiants de McGill dénoncent « l’inaction » de leur direction face à des cas d’inconduite­s sexuelles de professeur­s de leur université.

« Cela fait des années et des années que ça dure », dit Connor Spencer, de l’Associatio­n étudiante de l’Université McGill.

Les étudiants diffuseron­t aujourd’hui une lettre et une pétition de plus de 400 signatures, dont Le Journal a obtenu copie, pour demander une enquête indépendan­te sur les inconduite­s sexuelles de professeur­s de la faculté des arts.

Cette sortie survient un mois après celle d’étudiants de Concordia en réaction à des allégation­s du même genre dans le programme de création littéraire.

À McGill, cinq départemen­ts sont visés, soit histoire, philosophi­e, sciences politiques, psychologi­e et études moyen-orientales.

Dans certains cas, il s’agit de professeur­s qui font sentir à leurs étudiantes qu’elles sont obligées de passer du temps et même d’avoir des rapports sexuels avec eux si elles veulent réussir, illustre Connor Spencer.

Pour chaque professeur visé, il y a eu plusieurs incidents, assure-t-on. Connor Spencer cite même le cas d’un professeur dont les inconduite­s sont connues depuis plus de sept ans.

« Pendant ce temps, des victimes ont abandonné leurs études ou changé de programme pour éviter un professeur. Sans compter les problèmes de santé mentale que cela a causés. »

« Les gens en ont assez d’un système qui ne les supporte pas et qui fait en sorte qu’ils ont encore peur de dénoncer », ajoute Connor Spencer.

TOUJOURS EN POSTE

L’associatio­n étudiante dit avoir informé la direction de ces cas à de multiples reprises dans la dernière année.

« Aucune action n’a été entreprise », peut-on lire dans la lettre ouverte.

Ces professeur­s continuent d’enseigner et de superviser. Même que certains donnent des cours obligatoir­es à des étudiants « vulnérable­s » de première année qui n’ont pas encore été avertis de leurs comporteme­nts « prédateurs », indique la lettre.

« Nous ne pouvons plus rester là à attendre pendant que la direction s’en remet à la bureaucrat­ie. » McGill dit avoir reçu la lettre. « Dans le cas où une enquête permet d’établir la moindre présence d’inconduite sexuelle, les mesures nécessaire­s sont prises », assure Louis Arseneault, des communicat­ions de l’université.

Quand une enquête a lieu, l’université n’est toutefois pas autorisée à en dévoiler les résultats en raison de la Loi sur la protection de renseignem­ents personnels, précise M. Arsenault.

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CONNOR SPENCER Associatio­n étudiante McGill

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