L’ex-président Lula en très mauvaise posture au Brésil
Vote décisif de la Cour suprême sur son éventuelle incarcération
BRASILIA | (AFP) L’ex-président brésilien Lula s’est rapproché de la case prison hier, un jugement crucial de la Cour suprême (STF) sur son éventuelle incarcération prochaine ayant clairement tourné en sa défaveur, à six mois d’une élection présidentielle pour laquelle il est en tête des intentions de vote.
Tard hier soir, après plus de six heures de délibérations, le résultat partiel était de 5 votes à 1 contre une demande d’habeas corpus qui permettrait à l’icône de la gauche brésilienne de rester en liberté jusqu’à l’épuisement de tous les recours contre sa condamnation à 12 ans et un mois de prison pour corruption.
Cinq des 11 juges devaient encore s’exprimer et un seul vote en sa défaveur suffirait à entériner ce rejet.
COUP FATAL
Le coup fatal semble avoir été porté par Rosa Weber, juge dont le vote était considéré comme décisif, sa position étant présentée comme la plus indécise. Quatrième à voter, elle s’est finalement prononcée contre l’habeas corpus, après avoir maintenu le suspense pendant près d’une heure avec un argumentaire très technique.
Cette audience de la Cour suprême se déroulait sous tension, avec un important dispositif de sécurité à l’extérieur. De lourdes grilles de fer ont été installées pour séparer les militants pro et anti-Lula, quelques milliers de manifestants des deux camps s’étant rendus devant le siège du STF, sous une
pluie battante.
CORRUPTION
« Mercredi (hier), c’est le jour J de la lutte contre la corruption », a écrit récemment sur Twitter Daltan Dallagnol, procureur chargé de l’opération Lavage-Express, enquête tentaculaire qui a déjà conduit des dizaines d’hommes politiques de tous bords sous les verrous.
Lula est accusé d’avoir reçu un luxueux appartement de la part d’une entreprise de bâtiment en échange de faveurs dans l’obtention de marchés publics.
L’ex-président nie farouchement, invoquant l’absence de preuves et dénonçant un complot visant à l’empêcher de briguer un troisième mandat.
Une décision de 2016 stipule que toute peine de prison peut commencer à être purgée dès la condamnation en seconde instance, ce qui est le cas pour Lula.