Paul Desmarais jr veut se faire réélire chez Lafarge
Malgré la controverse entourant le soutien présumé de Lafarge au groupe État islamique en Syrie, l’homme d’affaires Paul Desmarais jr cherche à se faire réélire au conseil d’administration de la multinationale.
Power Corporation du Canada, contrôlé par la famille Desmarais, est un actionnaire indirect du géant du ciment LafargeHolcim, impliqué dans cette nébuleuse affaire de financement présumé du terrorisme en Syrie.
Paul Desmarais jr, cochef de la direction de Power, siège au CA de Lafarge depuis 2008.
Il cherche aujourd’hui à se faire réélire, contrairement à deux autres membres du conseil, qui ont annoncé leur départ au cours des derniers jours. Après 50 ans de carrière chez Holcim, Thomas Schmidheiny a annoncé sa retraite, tandis que Bertrand Collomb, à l’embauche de Lafarge depuis 1976, part lui aussi.
Par l’entremise de la société Pargesa, Power détient près de 9,4 % des actions de LafargeHolcim.
SOUPÇONS
La multinationale est soupçonnée d’avoir versé des pots-de-vin au groupe ÉI en Syrie, de 2013 à 2014, afin d’assurer la poursuite des activités de sa cimenterie, malgré la guerre. L’ÉI s’était finalement emparé du site en septembre 2014.
Ce sombre chapitre fait maintenant l’objet d’une enquête de la justice française.
« Le montant global et la durée de ces financements sont susceptibles d’avoir permis de pérenniser l’occupation territoriale de la Syrie [...] par l’ÉI et de permettre à ce groupe terroriste de planifier et de réaliser des opérations violentes », notait en décembre la juge d’instruction chargée du dossier.
DES INCULPATIONS
Six hauts dirigeants de Lafarge, dont l’ex-PDG Bruno Lafont, ont été inculpés. Ils ont été accusés d’avoir financé une activité terroriste, d’avoir mis en danger la vie d’autrui et d’infractions douanières.
Power Corporation n’a pas donné suite aux demandes d’entrevue du Journal, hier.