Le Journal de Montreal

Flot d’émotions

Émile Proulx-Cloutier à la hauteur de son talent

- CAROLINE VIGEANT

Émile Proulx-Cloutier est très présent au petit écran (Boomerang, Blue Moon, Faits divers, Plan B) comme au grand (La Bolduc, Nous sommes les autres). Entre sa famille et deux tournages, il s’adonne aussi à la chanson. Sa Marée haute, son second opus sorti l’automne dernier, a déferlé dans le Théâtre Outremont hier. Une prestation à la mesure de ses talents.

Le comédien en plein contrôle a commencé à déballer avec aplomb le fruit de quatre ans d’écriture, à commencer par la première piste de l’opus, La petite valise, et son rap Les murs et la mer.

DES CONTES ET DU CHARISME

Comme dans les paroles de sa poignante Derniers mots, où un père entre dans le dernier droit de son existence, le charismati­que conteur a « plus d’un tour dans son ressac » – des anecdotes, des monologues et une bonne dose d’humour – pour nous immerger dans son univers.

Sa voix et ses paroles se défendent très bien sur scène, certes. Reste que sa théâtralit­é est sans contredit l’instrument qu’il manie le mieux.

D’ailleurs, rien n’est laissé au hasard ni ne part à la dérive. La première partie a été finement tissée et s’appuie sur des pièces maîtresses, dont Maman, sa version en français, innu et algonquin de Mommy, Daddy de Marc Gélinas et Gilles Richer offerte lors de sa précédente tournée, ainsi que la chanson titre de sa première offrande, Aimer les monstres. Et que dire de La force océane, un slam évoquant la condition féminine balancé juste avant l’entracte et qui a été récompensé d’applaudiss­ements bien nourris.

GPS SANS FILTRE

Même les moments en apparence improvisés coulent de source. L’artiste, bien ancré au piano ou debout derrière son micro, nous garde captifs dans ses pensées, son flot continu d’émotions, comme lorsqu’il a entonné, d’abord a capella, Le pas si léger.

Dans une mise en scène minimalist­e, les ambiances s’enchaînent. Au gré des mots, des intonation­s, de cet accent personnel, pesé et assumé, on passe du calme aux eaux troubles. D’histoires personnell­es, comme Les retrouvail­les guidée par un GPS sans filtre, à un discours à portée sociale. Le tout porté par les magnifique­s orchestrat­ions des musiciens Étienne Ratthé, Benoit Rocheleau, Guido Del Fabbro et Guillaume Bourque.

 ??  ?? Dans une mise en scène minimalist­e, qu’il soit bien ancré au piano ou debout derrière son micro, Émile Proulx-Cloutier nous fait passer du calme aux eaux troubles. PHOTO AGENCE QMI, SEBASTIEN ST-JEAN
Dans une mise en scène minimalist­e, qu’il soit bien ancré au piano ou debout derrière son micro, Émile Proulx-Cloutier nous fait passer du calme aux eaux troubles. PHOTO AGENCE QMI, SEBASTIEN ST-JEAN

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