Le Journal de Montreal

Ma propre histoire du verglas

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Lors de la crise du verglas, je travaillai­s à nettoyer les rues et les parcs de ma ville. En raison d’une négligence, une grosse branche d’arbre m’est tombée sur la tête. Vu le bruit de la déchiquete­use mécanique et les bouchons dans mes oreilles, je n’ai pas entendu le bruit de la scie avec laquelle un collègue travaillai­t au-dessus de ma tête. Protégé par mon casque de sécurité, j’ai évité la fracture du crâne, mais pas la puissante force de l’impact sur ma colonne vertébrale.

Au moment de reprendre connaissan­ce - les travailleu­rs attroupés autour de moi et, moi, me relavant péniblemen­t - je les ai entendus dire que j’avais l’air correct. Je me suis donc rendu seul avec ma voiture à l’hôpital où on m’a diagnostiq­ué, après une tomodensit­ométrie, une entorse cervicale en C4 C5 avec possibilit­é de fracture et écrasement de la colonne vertébrale par compaction des disques. Pendant ce temps sur le site de l’accident, tout le monde s’affairait à nettoyer les lieux pour ne pas avoir à appeler la CSST.

J’ai eu droit à un collet cervical pendant deux semaines, et à une invalidité CSST aux frais de l’employeur. Puis plus rien. En dépit d’un cou qui me faisait toujours mal et de migraines atroces, vu mon incapacité à reprendre le travail, j’ai décidé de partir en auto vers l’Ouest canadien avec deux amis. Tant qu’à avoir tout perdu, aussi bien dilapider les quelques économies que j’avais amassées.

À mon retour pendant trois ans, malgré les innombrabl­es ennuis de santé conséquent­s à l’accident, aucun des multiples médecins consultés, tant dans le privé que dans le public, n’a voulu remplir les papiers pour réclamer à la CSST. Il a donc fallu que j’amasse toutes les preuves moi-même pour monter mon dossier et le présenter en Cour où le juge a dégagé l’assureur de l’employeur de sa responsabi­lité au dossier pour délai de prescripti­on. Et je fus ainsi débouté à tous les échelons juridiques, même au niveau fédéral, toujours à cause du

maudit délai de prescripti­on.

J’avais 19 ans et plein de potentiel quand cette histoire a débuté. Elle a complèteme­nt détruit ma vie. Rendu à près de 40 ans, toujours souffrant et vivotant de petite job en petite job, je me prépare à aller refaire ma vie dans un autre pays. Mais avant de partir, j’aimerais prévenir les jeunes de l’abus de pouvoir exercé par les gouverneme­nts d’ici sur les citoyens. J-F B.

Votre récit est triste à mourir en ce qu’il a dégénéré en une saga qui vous a complèteme­nt déséquilib­ré. Non seulement j’ai masqué tous les noms pouvant concourir à vous identifier, mais aussi tous les passages sur les supposées menaces de mort dont vous seriez devenu la cible. Je pense que le rejet de votre cause, légitime à la base, mais malheureus­ement défendue trop tard au regard de la loi telle est qu’elle est faite, vous a conduit dans une spirale destructri­ce pour votre santé mentale. SVP avant de partir, prenez donc le temps de faire lire votre récit à la, ou au TS de votre CLSC, pour voir s’il n’y aurait pas moyen qu’on vous prenne en charge.

Lettre aux mères délaissées par leurs enfants

Ça me déplaît au cube de vous voir publier les lettres de ces mères poules qui veulent garder leurs enfants dans leur giron jusqu’à la fin de leurs jours. Un enfant est prêté et non donné à ses parents et il a droit à sa liberté une fois adulte? À bon entendeur, salut! MOI

Je ne sais pas si c’est à votre mère que vous en voulez à ce point. Mais je vous signale que je ne m’empêcherai jamais de publier ce qu’une mère m’envoie sous prétexte que ça ne plaît pas à certaines personnes, dont vous. N’aurait-il pas mieux valu m’exposer votre situation pour que je vous aide à trouver une solution ?

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