Le Journal de Montreal

En espérant toujours les Nordiques

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QUÉBEC | Un beau match de hockey junior. Les Remparts contre les Islanders. Septième partie de la série. Le Centre Vidéotron a moitié rempli. Juste ce qu’il faut pour avoir de l’ambiance.

Du beau hockey jusqu’en troisième période. C’était 2 à 2 après deux. Pas de coups sournois, pas de merdouille­s, du hockey.

Puis, le temps d’aller faire pipi, c’était 6 à 2. Les Remparts étaient cassés. Restaient 16 minutes à jouer. Assez de temps pour des folies.

Il n’y a rien eu de tout ça. Jusqu’à la fin, les joueurs sont restés dignes et sportifs. Puis, quand tout a été fini, les trois joueurs de 20 ans des Remparts sont longtemps restés sur la patinoire. Pour eux, le temps de la jeunesse, le temps du junior, venait de prendre fin. Ils étaient beaux et émouvants, essayant d’étirer les dernières minutes de leur carrière.

Dans sa loge, Martin Tremblay, le chef des opérations de Groupe Sports et divertisse­ments chez Québecor, incluant les Remparts et l’Armada, les deux équipes de hockey de l’Empire, le Centre Vidéotron, Gestev et autres propriétés, assistait à la scène le coeur gros.

Parce que Martin Tremblay a joué au hockey et qu’il partageait l’émotion de ces jeunes et parce que son édifice perdait les revenus de la prochaine série. C’est ce qui arrive quand on est un grand patron, la business rejoint toujours les beaux sentiments.

LA GRANDE CLASSE

Du beau hockey. Proche de ce que je voyais quand j’assistais aux matchs de mes Saguenéens il y a une couple d’années et bien loin des fier-à-bras des années noires du junior.

Beau hockey dans un édifice spectacula­ire. La grande classe. Sans doute que les confrères du Village sont déjà habitués au Centre Vidéotron, mais il suffit de s’installer dans le Centre pour une petite heure pour réaliser à quel point c’est un édifice de la Ligue nationale. Et quand on a la chance de visiter les catacombes fermées qu’on réserve encore pour le futur vestiaire et gym des Nordiques, on est frappé de plein fouet.

Martin Tremblay fait bien attention pour ne pas donner de faux espoirs aux fans qui rêvent encore et toujours au retour de leurs Bien-aimés. Mais il rappelle que la politique de Québecor n’a pas changé.

« Nous avons les moyens et le désir de ramener une équipe à Québec. On reste discrets, mais on continue nos efforts. En attendant, nous sommes ici pour la durée d’un contrat de 25 ans et nous allons tout faire pour que le Centre Vidéotron remplisse sa mission d’amphithéât­re pour tout l’est du Québec », de dire M. Tremblay.

Ça veut dire du hockey junior, Ginette Reno et une collection de concerts et de spectacles d’artistes québécois ou internatio­naux attirant 7000 ou 8000 spectateur­s… et de la boxe.

LE RETOUR DE LA BOXE

Il y a déjà eu de la boxe au Centre Vidéotron. Adonis Stevenson y a défendu son titre mondial. Et Lucian Bute a affronté Eleider Alvarez en février 2017. Gestev avait signé une entente avec Groupe Yvon Michel, mais les résultats ont tardé.

Martin Tremblay ne veut pas entrer dans les détails. Mais il s’était préparé à présenter un gala en octobre… puis novembre… puis décembre en 2017 et puis en janvier, mars et avril 2018… Al Haymon n’a jamais donné son OK et Martin Tremblay s’est retrouvé sans boxe.

Finalement, c’est Eye of The Tiger Management qui va occuper le Centre ce samedi.

« Je suis très heureux de cette collaborat­ion. Nous allons avoir d’autres projets avec Yvon Michel, mais nous allons poursuivre notre marche avec Camille Estephan et ses boxeurs. Je veux développer le marché de la boxe à Québec et dans les environs. Il faut que les amateurs sachent que nous sommes sérieux, que les billets donnent accès à un bel édifice et un bon spectacle, et qu’on développe et fasse connaître les boxeurs de la région qui progressen­t », de dire le chef de l’exploitati­on.

Hier, il neigeait et poudrait sur Québec. Les Mexicains qu’on attendait le midi sont arrivés en début de soirée.

Ils devaient atterrir à Québec. Ils ont découvert qu’ils étaient en Sibérie. C’est bien pour dire.

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PHOTO JEAN-FRANCOIS DESGAGNÉS Les joueurs des Remparts sont restés dignes dans la défaite.

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