INDUSTRIE DES TRANSPORTS
LES POLITIQUES DU PRÉSIDENT TRUMP COÛTERONT CHER AUX ENTREPRISES
Malgré la politique économique de Trump généralement plus favorable ou moins contraignante pour l’ensemble des sociétés privées, les entreprises de transport américaines et canadiennes subiront des coûts et des taxes plus élevés.
LA CAUSE
Le programme d’investissements massifs de 1000 milliards de dollars du président Trump dans les infrastructures de son pays — routes, autoroutes, ponts, chemins de fer, ports, et même les réseaux d’aqueduc et d’égouts — est directement lié à ces hausses.
Des spécialistes comme ceux de FTR Transportation Intelligence s’entendent pour estimer le coût des futures taxes routières entre 0,15 et 0,20 $US le mile alors qu’en moyenne, elles ne représentent actuellement que 0,05 $US pour les entreprises de l’industrie du camionnage. Cette augmentation sera vraisemblablement le prix à payer pour rembourser les infrastructures à venir promises par le nouveau président pendant les dernières élections sur fond de baisses d’impôts.
Comme les provinces au Canada, les États américains peuvent augmenter les taxes sur les produits pétroliers pour se renflouer, et les administrations ne se gênent plus pour aller y puiser des revenus supplémentaires.
TRUMP NE DIRIGE PAS SEUL
Selon FTR, la firme estime à 30 % les revenus fiscaux tirés des taxes fédérales qui sont réinvestis dans les infrastructures routières. Quelque 250 milliards de dollars sont dépensés en infrastructures, les trois quarts venant principalement des États.
En outre, le climat politique étant tendu, pour ne pas dire méfiant, entre l’exécutif et le législatif (Sénat et Congrès), la situation entourant le projet d’infrastructure provoque beaucoup d’incertitude, une incertitude qui est rarement propice aux dépenses d’investissement des entreprises. Bref, entre ce qui a été promis et le résultat final, personne n’a de boule de cristal pour y voir clair.
NÉGOCIATIONS DE LIBRE-ÉCHANGE ET GUERRE COMMERCIALE
Protectionniste, l’administration américaine a forcé ses deux partenaires de l’ALÉNA à renégocier l’entente commerciale avec, en prime, des taxes et droits antidumping et compensatoires unilatéraux contre des industries canadiennes, comme celle du bois d’oeuvre, par le département américain du Commerce.
Qui dit guerre commerciale, dit d’importantes répercussions négatives sur le transport transfrontalier par lequel transitent quelque deux milliards de dollars par jour.
M. Marc Cadieux, de l’Association du camionnage du Québec, nous explique l’état de la situation du transport routier dans les négociations sur l’ALENA.
« Les négociations concernant l’ALENA sont en cours et les échos que nous recevons sont positifs pour l’instant. Les deux pays bénéficient grandement de cet accord; n’oublions pas que 35 États américains considèrent le Canada comme leur principal marché international et que plus de 30 000 camions par jour traversent la frontière des deux côtés. À leur demande, le Canada exporte 500 milliards de dollars en marchandises vers les États-Unis. La réouverture des négociations permet aussi de saisir l’occasion d’améliorer plusieurs aspects négligés dans l’accord initial tels que le prédédouanement et le manque de ressources aux postes frontaliers pour les inspections obligatoires. Notre industrie demeure vigilante et fait connaître ses préoccupations sur divers dossiers liés à l’accord aux autorités afin que les négociations soient éclairées par celles-ci. »