Le monde du hockey atterré
TORONTO | La Saskatchewan étant une pépinière de hockeyeurs, la tragédie impliquant les Broncos de Humboldt a suscité de vives réactions partout à travers la Ligue nationale.
La voix nouée par l’émotion, l’entraîneur-chef des Maple Leafs de Toronto Mike Babcock a offert ses condoléances et ses prières aux familles éprouvées.
« J’ai grandi à Saskatoon, c’est juste à côté (de Humboldt). Je ne peux imaginer ce que les parents, les épouses ou les enfants demeurés à la maison peuvent ressentir dans un moment comme celui-là. »
« En voyant mes enfants partir sur la route, j’ai souvent pensé à ces camions que les autocars croisent. Chaque fois, c’était un cauchemar. C’est censé être sécuritaire au possible, mais ça démontre que vous devez profiter de chaque moment avec votre famille », a ajouté Babcock.
DE LONGS VOYAGES
La Saskatchewan étant une vaste province, les voyages de plusieurs heures sont monnaie courante. D’ailleurs, c’est pratiquement un miracle que ce genre de tragédie ne survienne pas plus souvent.
« Ça me brise le coeur. Les mots me manquent. J’ai eu de la difficulté à trouver le sommeil hier soir, a déclaré le joueur des Maple Leafs Tyler Bozak, originaire de Regina. On a tous vécu de longs voyages en autobus. Chaque fois qu’on y prend place, on se sent en sécurité. C’est là que les amitiés se forgent et que certains des meilleurs moments d’une carrière surviennent. »
Bien qu’il ait grandi à Winnipeg, Brett Lernout connaît bien la Saskatchewan pour y avoir porté les couleurs des Blades de Saskatoon et des Broncos de Swift Current.
« La Saskatchewan, c’était mon chezmoi pendant quatre ans. C’est une vraie tragédie, ce qui est arrivé à cette équipe junior », a déclaré le défenseur du Canadien.
LA MALÉDICTION DES BRONCOS
Ce n’est pas la première fois qu’une équipe de hockey de la Saskatchewan vit une tragédie semblable. Le 30 décembre 1986, quatre joueurs des Broncos de Swift Current avaient perdu la vie lorsque l’autocar dans lequel l’équipe prenait place avait fait une embardée après avoir dérapé sur une plaque de glace noire.
« Quand un événement survient lorsque tu es jeune, tu t’en souviens. Je me rappelle les écussons que les joueurs portaient sur la manche de leur chandail en mémoire de leurs coéquipiers », a lancé Patrick Marleau, originaire de Swift Current et âgé de 7 ans à l’époque.
« Dans le coin de Swift Current, c’est un événement qui est toujours demeuré gravé dans l’esprit des gens. D’ailleurs, il y a un monument pour s’assurer que les gars ne seront jamais oubliés », a ajouté l’attaquant de 38 ans.