Le Journal de Montreal

Un « cocktail mortel » a coûté la vie à son fils

Un père souhaite que les conducteur­s soient plus sensibilis­és à la drogue au volant

- FRÉDÉRIQUE GIGUÈRE

Un père dont le fils est mort dans un accident de voiture en 2016 à Louisevill­e à cause d’une consommati­on excessive de méthamphét­amine, selon le rapport du coroner, souhaite que les automobili­stes réalisent à quel point la drogue au volant peut briser une famille.

« Ça me fend le coeur, mais il n’a mis aucune chance de son côté, confie René Morin, le père d’Olivier Morin. C’est un cocktail mortel. »

Consommati­on démesurée de drogue, haute vitesse et absence du port de la ceinture de sécurité. Voilà le « cocktail mortel » auquel fait référence le père de famille.

« Rendu là, c’est de la dynamite. Il ne pouvait pas survivre à ça », ajoute l’homme endeuillé.

Olivier Morin est décédé le 16 octobre 2016 alors qu’il circulait sur la route 248 à Louisevill­e, en Mauricie.

DÉPASSEMEN­T SUR L’ACCOTEMENT

Selon le rapport du coroner rendu public récemment, le jeune mécanicien a dépassé à grande vitesse un véhicule en empruntant l’accotement. C’est à ce moment qu’il a perdu le contrôle de sa voiture, avant d’effectuer un capotage et terminer sa course sur le toit dans le fossé de la voie inverse.

L’impact a été d’une grande violence et il est décédé dans les minutes suivant l’accident.

Olivier Morin ne portait pas sa ceinture de sécurité. Il avait consommé du cannabis ainsi qu’une énorme quantité de méthamphét­amine, soit deux fois plus que le seuil toxique établi.

La vitesse avant l’impact a été évaluée à 137 km/h par un enquêteur expert, alors que la limite dans le secteur est fixée à 90 km/h.

« Je savais que mon fils consommait de temps en temps, mais pas à ce point, ajoute le père de la victime, la voix écorchée par les sanglots. Ma vie est brisée depuis un an et demi. Il y a une partie de moi qui s’est envolée avec Olivier et chaque matin quand je me lève, c’est douloureux. »

DOUBLE DRAME

Déjà terribleme­nt affectée par la mort d’Olivier Morin, la famille de ce dernier a vécu un deuxième drame deux jours plus tard. La mère du jeune conducteur, qui souffrait déjà de problèmes de santé, est décédée d’une crise cardiaque.

Plusieurs proches estiment que Johanne Michaud, 51 ans, est « morte de chagrin » après le départ de son fils.

« C’est comme si l’accident avait fait qu’elle n’avait plus envie de se battre, comme si son corps avait lâché », estime M. Morin, son ex-conjoint.

Même si le temps passe, le chagrin du père de famille est loin de s’atténuer. Il souhaite que son témoignage résonne auprès de ceux qui auraient envie de consommer de la drogue avant de prendre le volant.

« Pensez-y, dit-il. Pensez une seconde à la peine que vous allez faire à vos proches. On ne se remet jamais de ça. »

« RENDU LÀ, C’EST DE LA DYNAMITE. IL NE POUVAIT PAS SURVIVRE À ÇA » – René Morin, père de la victime

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René Morin (à droite) est incapable de se remettre du départ soudain de son fils Olivier et souhaite qu’on cesse de consommer de la drogue avant de conduire. PHOTO TIRÉE DE FACEBOOK
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JOHANNE MICHAUD Décédée

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