Déficiente intellectuelle, elle « ne vit que pour travailler »
RIVIÈRE-DU-LOUP | Malgré une légère déficience intellectuelle, Jenny Dolbec peut pratiquement tout faire au restaurant Saint-Patrice et à l’Auberge Mr. James de Rivière-du-Loup où elle n’a jamais raté une journée de travail depuis 12 ans.
En plus de n’avoir jamais annulé une journée de travail, elle est toujours prête à dépanner son patron même quand elle est en congé.
« Je suis incapable de ne rien faire. J’ai hâte de revenir travailler après un congé », dit Jenny Dolbec.
Elle est toujours à l’heure et ne se plaint jamais, même lorsqu’il fait très chaud en cuisine. Elle agit comme aide-cuisinière, fait la vaisselle, l’entretien ménager et nettoie les chambres de l’auberge.
CRAINTES AU DÉPART
L’employée a d’ailleurs été récemment flattée d’apprendre que sur le site booking.com, la propreté des chambres de l’Auberge Mr. James avait reçu une excellente note des utilisateurs, un honneur qui lui revient entièrement puisque c’est elle qui est chargée de les nettoyer.
« Elle ne vit que pour travailler », résume sa mère, Hélène Martin. « On la sent en sécurité là-bas », ajoute-t-elle au sujet de sa fille qui habite avec elle et son mari, Ernest Dolbec.
Jenny Dolbec craignait d’être traitée différemment par ses collègues au départ, mais il n’en fut rien. Son patron Richard Fraser emploie plus d’une personne avec des limitations et demande à tous de ne pas les traiter différemment.
« Jenny est polyvalente et on l’a amenée à faire toutes ces choses-là », dit Richard Fraser.
L’entreprise fait affaire avec une organisation qui aide des gens avec des limitations à trouver du travail. Une partie de son salaire est subventionnée.
À l’intérieur de la cuisine du restaurant, on apprécie son dévouement. « On en prendrait plus des personnes comme elle, on l’apprécie beaucoup », a dit sa collègue Monique Villeneuve.