Le Journal de Montreal

Un traitement « marginal », dit le ministère

- CATHERINE MONTAMBEAU­LT

Aucun établissem­ent public n’offre actuelleme­nt l’hippothéra­pie au Québec puisque ce traitement « non convention­nel » n’a pas été évalué et approuvé par les autorités concernées, explique le ministère de la Santé.

« Au Québec, pour faire partie du panier de services couverts, une thérapie doit faire l’objet d’une évaluation par l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS), qui en évalue l’efficacité, la pertinence et la capacité du système public à en assumer les coûts », a mentionné par courriel Marie-Claude Lacasse, porte-parole du ministère.

En général, l’évaluation par l’INESSS « émane d’une demande ou de l’évolution de la pratique profession­nelle en ce qui concerne un médicament ou un traitement », indique-t-on.

L’hippothéra­pie n’a à ce jour jamais fait l’objet d’une telle évaluation. « Cependant, le ministère reste à l’affût des nouvelles connaissan­ces et fait une évaluation périodique des besoins », précise-t-on.

PEU DE RECHERCHES

Selon Carolyne Mainville, ergothérap­eute certifiée en hippothéra­pie, très peu de recherches se font au sujet de cette thérapie au Québec.

« Par contre, si on regarde ce qui se fait aux États-Unis et en Europe, les recherches démontrent qu’il y a une améliorati­on significat­ive de la motricité globale, du tonus au niveau du tronc et de la tête et du patron de marche [des patients] », dit la propriétai­re de la clinique pédiatriqu­e CRCM.

Mme Mainville ajoute que puisque les patients reçoivent environ 10 000 stimulatio­ns neuromotri­ces par heure lors d’une séance d’hippothéra­pie, ce traitement permettrai­t aussi d’améliorer la motricité fine, l’équilibre et la communicat­ion.

Souvent confondue avec la zoothérapi­e et l’équithérap­ie, l’hippothéra­pie est un traitement complèteme­nt différent, précise aussi l’ergothérap­eute.

« En zoothérapi­e, on est vraiment plus dans la relation avec l’animal, indique-t-elle. Nous, on est plutôt dans une approche biomécaniq­ue de transfert de mouvement. »

« Pour ce qui est de l’équithérap­ie, ce sont des instructeu­rs équestres qui vont faire faire de l’équitation dans un objectif de loisir, sans objectif de réadaptati­on spécifique », ajoute-t-elle.

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CAROLYNE MAINVILLE Ergothérap­eute

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