Un traitement « marginal », dit le ministère
Aucun établissement public n’offre actuellement l’hippothérapie au Québec puisque ce traitement « non conventionnel » n’a pas été évalué et approuvé par les autorités concernées, explique le ministère de la Santé.
« Au Québec, pour faire partie du panier de services couverts, une thérapie doit faire l’objet d’une évaluation par l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS), qui en évalue l’efficacité, la pertinence et la capacité du système public à en assumer les coûts », a mentionné par courriel Marie-Claude Lacasse, porte-parole du ministère.
En général, l’évaluation par l’INESSS « émane d’une demande ou de l’évolution de la pratique professionnelle en ce qui concerne un médicament ou un traitement », indique-t-on.
L’hippothérapie n’a à ce jour jamais fait l’objet d’une telle évaluation. « Cependant, le ministère reste à l’affût des nouvelles connaissances et fait une évaluation périodique des besoins », précise-t-on.
PEU DE RECHERCHES
Selon Carolyne Mainville, ergothérapeute certifiée en hippothérapie, très peu de recherches se font au sujet de cette thérapie au Québec.
« Par contre, si on regarde ce qui se fait aux États-Unis et en Europe, les recherches démontrent qu’il y a une amélioration significative de la motricité globale, du tonus au niveau du tronc et de la tête et du patron de marche [des patients] », dit la propriétaire de la clinique pédiatrique CRCM.
Mme Mainville ajoute que puisque les patients reçoivent environ 10 000 stimulations neuromotrices par heure lors d’une séance d’hippothérapie, ce traitement permettrait aussi d’améliorer la motricité fine, l’équilibre et la communication.
Souvent confondue avec la zoothérapie et l’équithérapie, l’hippothérapie est un traitement complètement différent, précise aussi l’ergothérapeute.
« En zoothérapie, on est vraiment plus dans la relation avec l’animal, indique-t-elle. Nous, on est plutôt dans une approche biomécanique de transfert de mouvement. »
« Pour ce qui est de l’équithérapie, ce sont des instructeurs équestres qui vont faire faire de l’équitation dans un objectif de loisir, sans objectif de réadaptation spécifique », ajoute-t-elle.