Le Journal de Montreal

Incarcéré, il est de nouveau candidat à la présidence

L’indépendan­tiste catalan inculpé pour « rébellion »

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MADRID | (AFP) L’indépendan­tiste incarcéré Jordi Sanchez sera de nouveau candidat à la présidence de Catalogne, a annoncé hier le président du parlement régional, un choix soutenu par l’ancien dirigeant Carles Puigdemont qui a de nouveau appelé au dialogue avec Madrid depuis Berlin.

« Je propose le député Jordi Sanchez comme candidat à l’investitur­e. C’est lui qui réunit le plus de soutiens », a tweeté le président du Parlement Roger Torrent. Lors d’une précédente tentative fin mars, Jordi Sanchez avait retiré sa candidatur­e, car la justice refusait de le libérer pour son investitur­e.

QUATRIÈME FOIS

C’est la quatrième fois depuis le début de l’année que le président du Parlement catalan propose un candidat : il a commencé par le président régional destitué Carles Puigdemont, puis a choisi une première fois Jordi Sanchez et enfin l’ancien porte-parole de l’exécutif catalan Jordi Turull.

La date de la prochaine session d’investitur­e sera fixée la semaine prochaine, selon une source proche du président de la chambre régionale. Si un nouveau président de Catalogne n’est pas désigné avant le 22 mai, de nouvelles élections régionales seront automatiqu­ement convoquées. Et, tant qu’elle n’a pas d’exécutif, la Catalogne reste sous la « tutelle » de Madrid.

Les ennuis judiciaire­s du noyau dur indépendan­tiste ont bloqué les trois premières tentatives d’investitur­e : soit parce que le candidat se trouvait à l’étranger, comme M. Puigdemont qui échappe ainsi à un placement en détention, soit parce qu’il se trouvait en prison, comme Jordi Sanchez, puis Jordi Turull. Les trois hommes sont inculpés pour « rébellion », un chef d’accusation passible de 30 ans de prison.

Jordi Sanchez, 53 ans, est en détention depuis presque six mois, pour avoir participé le 20 septembre à une manifestat­ion autour d’un bâtiment perquisiti­onné par des agents des forces de l’ordre, qui n’avaient pas pu en sortir pendant plusieurs heures.

« MÉDIATION INTERNATIO­NALE »

Par ailleurs, Carles Puigdemont a souligné hier que l’indépendan­ce n’était pas l’unique solution pour la Catalogne : « Nous sommes prêts à écouter et à travailler si les autorités espagnoles ont un projet espagnol pour la Catalogne. »

L’indépendan­tiste a redit souhaiter une « médiation internatio­nale » pour sortir de la crise entre le gouverneme­nt et les indépendan­tistes de Catalogne, qui représente­nt environ la moitié de sa population. Il a assuré vouloir « discuter et négocier ».

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