Le Journal de Montreal

Le pouvoir de la marche

- MARIE-FRANCE BORNAIS

En mariant des reportages et des entretiens exclusifs avec des personnali­tés ferventes de la marche, dont le médecin innu Stanley Vollant, le journalist­e Dan Rubinstein décrit le pouvoir de transforma­tion de la marche dans la traduction française de Born to Walk, Un pied devant l’autre.

Dans cet ouvrage inspirant, Dan Rubinstein, qui se décrit comme un « marcheur compulsif », raconte comment il a profité de ses longues randonnées à travers le Canada, les États-Unis et le Royaume-Uni pour approfondi­r sa réflexion sur les bienfaits de la marche.

Il a interviewé de nombreuses personnali­tés, épluché de nombreuses études universita­ires, recueilli des témoignage­s. Ses conclusion­s sont claires : ceux et celles qui s’adonnent à la marche sont sur le bon chemin pour améliorer leur santé physique et mentale, et contribuen­t également à une meilleure santé économique, écologique et sociale.

« Socialemen­t, nous faisons face à plusieurs problèmes sérieux de nos jours. Plusieurs d’entre nous font aussi face à plusieurs problèmes, au niveau de la santé physique et mentale. La marche est une chose simple et économique qui peut contribuer à améliorer beaucoup de problèmes, d’une manière efficace », commente Dan Rubinstein en entrevue.

Pour lui, la marche n’est pas une chose, c’est un tout qui influence la santé physique et mentale des individus autant que la santé physique et mentale d’une collectivi­té. Et cette activité a également un impact sur la santé de la société, la santé de l’environnem­ent et la santé spirituell­e, ajoute-t-il.

« Marcher n’est pas une solution magique et immédiate qui solutionne­ra les problèmes de tout le monde, tout de suite, mais c’est un pas dans la bonne direction. Plus on marche, et plus les gens marchent dans la communauté, plus on pourra réorganise­r nos vies pour que la marche y occupe plus de place. Nous aurons ainsi plus de chances d’arriver à faire face aux problèmes qui, en apparence, nous submergent. »

DR STANLEY VOLLANT

Ce message fait partie du travail de Stanley Vollant, auprès de qui il a marché pendant deux semaines et demie, pendant l’hiver 2013, entre Manawan et Rapid Lake, au cours d’une marche appelée Innu Meshketu. « Il montre à de nombreuses personnes qui font face à des situations de vie ou de mort qu’en marchant pendant trois semaines, en améliorant sa santé, tout est à leur portée. »

Il garde d’ailleurs un souvenir impérissab­le de cette expérience immersive dans la grande nature québécoise. « Stanley est un homme vraiment inspirant », commente-t-il. « Stanley Vollant montre comment être résilient, être persévéran­t, et y aller un pas à la fois. C’est ainsi qu’on arrive à provoquer des changement­s. »

RIEN DE COMPLIQUÉ

Dan Rubinstein recommande aux gens de marcher, près de chez eux, sans se compliquer la vie. « Bien souvent, les gens vont parcourir plusieurs kilomètres pour se rendre jusqu’à un sentier de randonnée. C’est super, et je le fais. Mais j’aime aussi prendre une marche dans mon quartier. »

La beauté de la marche, dit-il, c’est qu’elle nous permet de voir des choses qui nous échappaien­t lorsqu’on passait en voiture. « Vous allez probableme­nt aussi rencontrer des gens et peut-être même faire connaissan­ce avec vos voisins. Leur parler. Vous allez sentir que vous faites partie d’un écosystème... mais aussi d’un écosystème social.

C’est important : on est virtuellem­ent connecté avec tout le monde, mais la plupart d’entre nous, nous ne connaisson­s même pas nos voisins ! Marchez aussi près de votre milieu de travail, et marchez quand vous voyagez dans une nouvelle ville. Prenez le temps de découvrir des choses dans le vrai monde, tactile, réel. Et plus vous marcherez, plus vous allez apprécier la marche. »

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