REED / MCILROY 2e chapitre
AUGUSTA | Patrick Reed contre Rory McIlroy en ronde finale du Tournoi des Maîtres, la cloche sonnera dès 14 h 40, cet après-midi. On peut s’attendre à des flammèches et une rude bataille.
L’Américain devance l’Irlandais du Nord par trois coups après 54 trous. À la recherche d’un premier titre majeur, il a offert une étincelante performance à l’Augusta National, hier, en signant une carte de 67 sous une fine pluie.
Son rival a quant à lui remis une carte de 65, à égalité pour le meilleur score de la journée.
Avec un aigle à la normale 5 du huitième fanion, « Rory » est venu le titiller au sommet du tableau principal en fin d’après-midi. « Captain America », jetant fréquemment un oeil aux nombreux tableaux indicateurs, a répondu par la bouche de ses canons avec un aigle au 13e drapeau après un second coup magistral. Et au 15e, il a ajouté l’insulte à l’injure avec un autre gros oiseau de proie grâce à une approche coupée parfaite qui s’est retrouvée au fond du trou. Ce coup a soulevé la foule alors que les cris ont résonné aux quatre coins du parcours.
Au fil de sa ronde, Reed a savouré le moment et pris le temps d’exécuter des coups percutants pour déstabiliser ses adversaires en se forgeant une confortable avance.
L’Américain est dominant sur les normales 5 depuis le début de la semaine. Il y a retranché 13 coups. Après 54 trous, il compte 202 coups, soit deux de plus que le record établi par son compatriote Jordan Spieth en 2015 avant d’enfiler son veston vert.
N’empêche, il devra contenir les charges et tenir la cadence sur le retour cet après-midi, alors que l’Amen Corner peut rapidement changer le fil de l’histoire en finale.
REPRISE DE LA COUPE RYDER
Si l’on remonte au 2 octobre 2016 au club de golf Hazeltine, au Minnesota, les deux éclatants golfeurs avaient livré tout un spectacle en conclusion de la Coupe Ryder, se relançant durant 18 trous. Le genre de bataille épique dont on espère être témoin une fois dans sa vie. Cet après-midi, l’heure de la revanche sonnera pour McIlroy, qui avait vu Reed le coiffer par un trou et gagner un match important pour les Américains à l’époque.
« C’était le meilleur match que j’avais joué dans ma vie. Et le plus fatigant aussi, a certifié le vainqueur de 2016. J’étais exténué au 8e trou. Ce sera encore plaisant. On va essayer de savourer le moment. »
McIlroy sera certainement propulsé par la rage de vaincre afin de boucler son grand chelem en carrière. Le seul trophée manquant à sa collection majeure est le fameux veston vert qui lui glisse entre les mains depuis trop longtemps, alors qu’il a raté sa chance en 2011.
« Ce sera une expérience différente de la Coupe Ryder. Ce n’est pas une compétition entre l’Europe et les États-Unis. La foule ne sera pas aussi partisane. Mais Patrick est venu au collège dans la région. Il aura ses partisans, j’aurai les miens », a exprimé avec confiance le golfeur aux quatre titres majeurs.
« C’est un style complètement différent alors qu’on est en partie par coup plutôt que par trou. C’est aussi un championnat majeur. Une chose est certaine, ce sera plus calme ici qu’à la Coupe Ryder, a plaisanté Reed. Il y a beaucoup de choses qui sont correctes dans cette compétition qui ne le sont pas ici.
« Ce sera électrisant. Les spectateurs seront prêts. Ils encourageront celui qui réussira les roulés, les oiselets et celui qui réalisera les meilleurs coups. Ce sera l’une de ces journées où il faudra sortir une grosse ronde. »
FOWLER AUX AGUETS
Derrière les deux poids lourds au sommet du tableau, c’est congestionné. Cinq membres du top 15 mondial pointent dans leurs rétroviseurs. Rickie Fowler, Jon Rahm, Henrik Stenson et Tommy Fleetwood se bousculent. Fowler, installé au troisième rang, est celui qui est en meilleure position grâce à sa ronde sans accroc. Pour la première fois de sa carrière, il n’a commis aucun boguey à Augusta.
« J’ai bien géré mon jeu sur le parcours et je me suis donné de belles opportunités d’oiselets en plus de sauver d’importantes normales », a expliqué l’auteur d’un pointage de 65, le meilleur de sa carrière à Augusta.
Le spectacle promet d’être palpitant.