Le Journal de Montreal

De quoi rappeler Gaétan Paradis

Le joueur des Castors de Sherbrooke a perdu la vie en 1974

- BENOÎT RIOUX

La tragédie secouant la communauté de Humboldt, en Saskatchew­an, est venue tristement rappeler le décès du hockeyeur Gaétan Paradis, des Castors de Sherbrooke, en novembre 1974.

« Quand j’ai vu ça à la télévision ce matin [hier], cela m’a ramené à ce qui s’est passé dans le parc des Laurentide­s il y a maintenant plus de 40 ans », a luimême indiqué l’ancien entraîneur-chef des Castors, Ghislain Delage, lorsque joint au téléphone en Floride par l’Agence QMI.

« C’est quelque chose qu’on n’oublie pas. Je revois le film dans ma tête. Dans notre malchance, on a quand même été chanceux, mais il y a malheureus­ement eu un mort, Gaétan. »

Aujourd’hui âgé de 74 ans, Delage avait lui-même eu la délicate tâche d’annoncer la mauvaise nouvelle à la famille.

« Il y avait comme un souper de famille chez les Paradis ce soir-là, et personne ne voulait y croire, s’est souvenu l’ex-entraîneur de la Ligue de hockey junior majeur du Québec. Les gens se passaient le téléphone pour que je leur répète ce qui s’était passé. »

Sur la route 175 devant mener à Chicoutimi pour un match contre les Saguenéens, l’autocar des Castors, hors de contrôle en raison de la chaussée glissante, s’était retrouvé dans le fossé. Âgé de 18 ans, le jeune Gaétan Paradis s’était retrouvé coincé entre un arbre et le véhicule. Les médecins ont conclu qu’il est mort au moment de l’impact.

ROCHE SALVATRICE

Delage n’en démord pas, les membres des Castors auraient tous pu y passer cette journée-là.

« Il y avait une grosse roche dans le ravin et si ce n’était pas de ça, on aurait fait deux ou trois tonneaux et c’était just too bad », a affirmé Delage.

L’accident impliquant les Broncos de Humboldt a fait 15 morts, selon les informatio­ns connues au moment de mettre sous presse. Le bilan aurait pu être tout aussi catastroph­ique, voire davantage, chez les Castors en 1974.

« Il y a quelqu’un qui a mis ça là et ça nous a sauvé la vie », a ajouté l’entraîneur, en parlant de la fameuse roche.

PROFITER DE LA VIE

Si la mémoire du jeune Paradis demeure présente dans ses pensées, Ghislain Delage a lui-même savouré un peu plus le bonheur d’être en vie après cet accident.

« Gaétan était un chic type, il était bien aimé de ses coéquipier­s, a résumé Delage avec émotion. Quand tout arrive, c’est un cauchemar, tu ne crois pas que c’est possible. Après, tu réalises à quel point tu as été chanceux. »

Celui qui a été intronisé comme bâtisseur au Temple de la renommée de la LHJMQ en 2002 se le rappelle constammen­t. Chaque fois qu’il entame une partie de golf, que ce soit dans la région de Fort Lauderdale ou au club de Sherbrooke, où il habite depuis maintenant 1972.

Gaétan Paradis était natif de Drummondvi­lle. Lors de la saison 19741975, l’attaquant totalisait 21 points en 19 matchs quand le drame est survenu. Durant la campagne précédente, il avait plus tôt porté les couleurs des Rangers de Drummondvi­lle et avait récolté 27 points en 61 rencontres.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES ?? Gaétan Paradis avait été porté en terre par Michel Brisebois, André Leduc et Richard Mulhern, trois coéquipier­s des Castors, ainsi qu’Yves Bélanger, Mario Roy et Ronald Rivard, qui avaient joué leur hockey mineur à Drummondvi­lle avec la victime.
PHOTO D’ARCHIVES Gaétan Paradis avait été porté en terre par Michel Brisebois, André Leduc et Richard Mulhern, trois coéquipier­s des Castors, ainsi qu’Yves Bélanger, Mario Roy et Ronald Rivard, qui avaient joué leur hockey mineur à Drummondvi­lle avec la victime.

Newspapers in French

Newspapers from Canada