Congédié d’Hydro pour vol d’électricité
Le monteur de ligne avait trafiqué son compteur
Un employé d’Hydro-Québec qui avait trafiqué son propre compteur d’électricité pour alimenter sa maison gratuitement vient de perdre son emploi et fait face à des accusations criminelles.
Congédié en décembre 2016, le monteur de ligne Stéphane Bélisle a contesté son renvoi, mais un tribunal d’arbitrage vient de rejeter son grief.
« À mon avis, l’employeur, compte tenu de la nature et de la gravité de la faute commise, était en droit de mettre un terme à l’emploi du plaignant, sans avoir à prendre d’abord une mesure disciplinaire moindre », indique l’arbitre Denis Nadeau dans son récent jugement.
Le 27 avril 2016, le service d’électricité a été interrompu chez l’employé parce qu’il avait omis de payer une facture de plus de 2000 $.
M. Bélisle, qui résidait alors dans les environs de Joliette avec sa femme et ses deux enfants, a profité de son expertise pour trafiquer son compteur et voler pour plus de 2000 $ d’électricité en quatre mois, peut-on lire dans la décision.
Hydro a fini par détecter des anomalies à la résidence de son employé et a envoyé un inspecteur en août 2016. Il a constaté que le compteur avait été retiré et réinstallé, que des fils avaient été ajoutés pour faire dériver le courant et que le sceau officiel avait été remplacé par un autre.
ACCUSATIONS CRIMINELLES
Devant la preuve accablante, M. Bélisle a admis le vol, mais a tenté de se défendre en invoquant des difficultés financières liées à une dépression majeure. Des accusations criminelles ont été déposées contre lui et il a été congédié en décembre 2016. Il est toujours en attente de son procès.
« [Hydro] ne peut plus faire confiance à [M. Bélisle], car son travail de monteur se caractérise, entre autres, par une importante autonomie, l’accès à du matériel, et que son honnêteté est indispensable à ce travail », indique-t-on dans la sentence arbitrale.
L’ex-employé de 44 ans, qui travaillait pour Hydro depuis 2010, occuperait maintenant un poste de camionneur.
Le vol d’énergie fait perdre chaque année à Hydro-Québec de 0,3 % à 1 % du total annuel des ventes d’électricité au Québec, soit de 22 à 75 millions $.