Le Journal de Montreal

CHRONOLOGI­E DE LA SAGA RONA

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31 juillet 2012

Rona révèle qu’elle fait l’objet d’une offre d’achat hostile de l’américaine Lowe’s pour 1,8 milliard $. Le ministre des Finances de l’époque, Raymond Bachand, déclare alors que cette transactio­n « n’apparaît pas être dans l’intérêt du Québec ni du Canada ». Il mandate Investisse­ment Québec « pour examiner les actions à entreprend­re pour contrer cette offre ».

26 novembre 2014

Jean-Jacques Carrier, vice-président chez IQ, écrit un courriel à 14 h 16 à Pierre Ouellet pour lui demander de « confirmer » que le « MEIE [ministère de l’Économie, de l’Innovation et des Exportatio­ns] est en accord avec [la] vente [des actions de Rona] ». « C’est de leur responsabi­lité. Ils vivront avec les conséquenc­es », dit M. Daoust à M. Ouellet lors d’un échange. À 16 h 42, M. Ouellet répond malgré tout par courriel « OK », sans faire état du désaccord de son ministre. Il dit avoir envoyé ce « OK » parce que la « décision devait venir du conseil d’administra­tion » d’IQ.

Août 2012

Investisse­ment Québec fait l’acquisitio­n d’environ 10 % des actions de Rona. En incluant la participat­ion de la Caisse de dépôt, des marchands Rona et du Fonds FTQ, une « minorité de blocage » québécoise de plus de 35 % est constituée.

3 février 2016

Lowe’s dépose une deuxième offre d’achat pour Rona pour 3,2 milliards $. Le gouverneme­nt Couillard déclare qu’il n’entend pas faire obstacle à la transactio­n. Ce n’est qu’alors que le grand public apprend qu’Investisse­ment Québec s’est départi de toutes ses actions de l’entreprise et qu’il n’y a plus de minorité de blocage.

17 novembre 2014

Le conseil d’administra­tion d’Investisse­ment Québec (IQ) décide de vendre toutes ses actions de Rona. Le C. A. décide de consulter le ministre, même si son autorisati­on n’est pas requise. Le but est de « connaître sa position par rapport à la transactio­n », selon Yves Lafrance (ci-dessus), à l’époque DG par intérim d’IQ.

Juin 2016

Un rapport de la vérificatr­ice générale en juin 2016 conclut que le ministère de l’Économie a donné son accord à la vente des actions d’IQ de Rona. Jacques Daoust continue pourtant de nier avoir donné son aval.

21 novembre 2014

Pierre Ouellet (ci-contre), le chef de cabinet de Daoust, contacte Marc Paquet, v.-p. aux affaires juridiques d’Investisse­ment Québec, pour savoir quels sont les « seuils de participat­ion » (d’IQ dans une entreprise) nécessitan­t une autorisati­on du ministre. C’est en lien avec la vente projetée des actions de Rona. Selon lui, cette demande est faite à la suite d’« un échange avec le ministre », ce que nie catégoriqu­ement Jacques Daoust. Ce dernier dit ne pas avoir été informé du projet d’IQ de vendre ses actions de Rona avant le 26 novembre 2014. Ni la Caisse de dépôt ni le Fonds FTQ n’avaient été informés non plus.

19 août 2016

Des échanges de courriels entre Pierre Ouellet et des dirigeants d’IQ sont révélés par TVA Nouvelles, entre autres le fameux « OK ». Jacques Daoust démissionn­e après que son chef de cabinet lui eut conseillé de partir après avoir eu une rencontre avec Jean-Louis Dufresne (ci-contre), chef de cabinet du premier ministre Couillard (à gauche).

25 août 2016

Une commission parlementa­ire a lieu pour éclaircir les circonstan­ces de la vente des actions de Rona par IQ. Pierre Ouellet est appelé à témoigner, mais pas l’ex-ministre Daoust. M. Ouellet y déclare notamment sous serment ne pas avoir discuté du dossier Rona avec le cabinet du premier ministre avant juin 2016. Cette affirmatio­n est jugée « inconcevab­le » par la députée péquiste Agnès Maltais. Le péquiste Alain Therrien se dit « abasourdi ».

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PHOTO D’ARCHIVES, LE JOURNAL DE QUÉBEC, SIMON CLARK
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