La fraise encore la plus contaminée
Un groupe américain dresse une liste des fruits et légumes qui contiennent le plus de résidus de pesticides
La fraise est encore une fois cette année l’aliment qui contient le plus de résidus de pesticides, selon une compilation effectuée par un groupe environnemental américain qui répertorie les fruits et légumes les plus contaminés.
La fraise se retrouve au premier rang puisque les échantillons testés contenaient en moyenne des résidus de 7,8 pesticides, tandis que la moyenne chez les autres aliments testés était de 2,1 pesticides par échantillon.
Le groupe environnemental EWG analyse chaque année des tests effectués par le Département de l’agriculture américain.
Il classe les fruits et légumes selon la présence et la concentration de différents résidus de pesticides. Ceux-ci peuvent se retrouver sur nos tablettes puisque nous importons beaucoup des États-Unis.
INQUIÉTUDES POUR LES ENFANTS
Bien que la quantité de pesticides trouvés ne dépasse pas en général les normes américaines, leur présence inquiète bien des experts.
« On ignore les effets d’avoir plusieurs pesticides en même temps sur un aliment. Il peut y avoir des synergies, c’est-à-dire que la présence de deux ingrédients pourrait faire augmenter leur toxicité », explique Louise Hénault-Éthier, directrice des projets scientifiques à la Fondation David Suzuki.
« Les plus grandes inquiétudes se trouvent chez les insecticides qui pourraient nuire au développement du système nerveux de l’enfant. On soupçonne aussi que les pesticides pourraient être des perturbateurs endocriniens, ce qui interférerait avec la fonction reproductive », ajoute Maryse Bouchard, professeure en santé environnementale à l’Université de Montréal.
MEILLEUR LOCAL
Les produits locaux sont cependant un meilleur choix puisqu’ils contiennent moins de résidus de pesticides.
Lors des derniers tests effectués par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), on y notait que 41 % des échantillons de fruits et légumes frais du Québec contenaient des résidus de pesticides, contre 45 % des produits importés.
« On a à mettre moins d’insecticides au Québec puisqu’on ne cultive pas à l’année. Certains des pesticides identifiés dans le rapport de l’EWG ne sont même pas autorisés chez nous », insiste David Lemire, président de l’Association des producteurs de fraises et de framboises du Québec.