Le Journal de Montreal

La légende du PLAN ?

- MARIO DUMONT mario.dumont @quebecorme­dia.com

Quelle triste conférence de presse que celle du bilan du Canadien ! Deux hommes dépassés par les événements, sans réelles réponses, qui essayent de s’excuser aux partisans à coup de demi-mea culpa ratés.

Il n’y a aucun plan. Cessez de me parler du plan de Marc Bergevin. D’un plan qu’il ne peut pas révéler, d’un plan si savant qu’il a un devoir sacré de le cacher aux adversaire­s. D’un plan si précieux qu’il serait gardé dans les voûtes d’un temple secret auquel seul Indiana Jones aurait accès.

Cessez immédiatem­ent de me parler d’un plan que Bergevin suit et qui expliquera­it certaines décisions mystérieus­es que nous ne pourrions pas comprendre, n’ayant pas vu le plan.

Lorsqu’on parle de façon théorique d’un plan, c’est parce qu’il n’y a justement aucun plan. Depuis la dernière participat­ion sérieuse aux séries, il y a trois ans, l’équipe s’affaiblit constammen­t, jusqu’à être devenue l’une des pires de la Ligue.

SAUVER SA PEAU

Marc Bergevin n’a plus les moyens d’avoir un plan à long terme de toute façon. Après six ans en poste et une débandade semblable, son seul objectif consiste maintenant à se maintenir en place. Appelons cela un plan à très court terme, qui peut d’ailleurs mener à des gestes à très courte vue.

Du point de vue des relations publiques de base, la conférence de presse d’hier empire le cas du Canadien. Zéro passion, zéro solution, zéro connexion avec les fans. On en repart avec le sentiment que les dirigeants ne trouvent pas le fiasco si terrible. Et surtout, avec l’impression que l’équipe ne sera pas vraiment meilleure l’an prochain.

DE GAFFE EN GAFFE

Pas besoin d’être un grand connaisseu­r de hockey pour voir les problèmes de l’équipe. Pacioretty n’aurait jamais dû être capitaine. Il n’a pas le leadership voulu.

La pression qu’il se met à vouloir jouer au capitaine, combinée à l’absence d’un centre de qualité, fait qu’il ne marque même plus de buts. Beau gâchis.

Carey Price a un contrat trop gros. Il ne vaut plus ça, il n’est plus échangeabl­e. Et même pour dix millions, il semble désintéres­sé de jouer pour une équipe qui n’a aucune chance d’atteindre les sommets.

Radulov et Markov n’auraient jamais dû partir. Quelques échanges furent plus que douteux. Quant au repêchage et au développem­ent des joueurs, ça ne va pas mieux. Le talent faisait défaut au camp d’entraîneme­nt de l’automne dernier, et le club-école du Canadien est dans la cave comme le grand club.

On continue avec les mêmes gens ? Rien de grave ? Dois-je rappeler qu’à l’arrivée des jeunes Price, Subban et compagnie, le plan était de ramener une coupe Stanley ? Maintenant, c’est oublié. Au mieux, messieurs Bergevin et Molson rêvent de voir l’équipe revenir en séries d’ici un an ou deux. Rien qui ne s’approche des puissances qui aspirent à la Coupe.

Monsieur Molson est propriétai­re. Il fait ce qu’il veut avec son équipe… tant qu’il trouve des partisans prêts à payer 200 $ ou 300 $ le billet pour aller voir une équipe de la Ligue américaine.

Messieurs Molson et Bergevin n’ont pas de réponses, et surtout… aucun plan.

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