Bientôt finies les grenades assourdissantes au SPVM
Un fragment de projectile a coûté un oeil à un manifestant en 2012
Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) retire de façon définitive les grenades assourdissantes de sa liste d’armes, après qu’un étudiant eut perdu son oeil lors d’une manifestation en 2012.
Le directeur à la gendarmerie Dominic Harvey a expliqué qu’un moratoire avait été décrété sur l’utilisation des RBBG (Rubber ball blast grenades) et que les policiers n’en avaient pas fait usage depuis deux ans.
PAS SANS RISQUE
« On a pris la décision de ne plus l’utiliser parce qu’il peut y avoir des risques associés », a-t-il expliqué à la Commission de la sécurité publique, qui se penchait mardi à l’hôtel de ville sur l’utilisation des armes intermédiaires au SPVM.
Le policier a ajouté que le Service de police avait pris acte de la décision en novembre de la Cour supérieure, qui force la Ville de Montréal à verser 175000 $ en indemnités à Francis Grenier.
L’homme avait été blessé à l’oeil par un fragment de grenade assourdissante lors d’une manifestation pendant la crise étudiante.
Présent à la séance de la Commission, Francis Grenier a salué la décision du SPVM, mais n’est pas complètement rassuré.
« J’ai toujours une certaine crainte au niveau des balles de plastique. [...] Peu importe les RBBG ou les balles de plastique, les unes comme les autres peuvent causer des blessures graves et potentiellement létales. »
Le SPVM a aussi confirmé son intention de doter d’ici 2020 chaque duo de patrouilleurs d’une arme à impulsion électrique (taser gun). Le nombre de ces armes appartenant au corps policier passera alors de 64 à 179.
Présentement, chaque poste de quartier possède un exemplaire de ce type de pistolet, sauf quatre postes situés dans les arrondissements de Ville-Marie, du Centre-Sud et du Plateau-Mont-Royal, où chaque duo en détient déjà un.
« Dans 85 % des cas qu’on a eus l’année dernière, on n’a pas eu à l’utiliser. Une simple démonstration a suffi justement à calmer la situation [avec un suspect] », a affirmé l’inspecteur au SPVM André Durocher, qui croit que cette acquisition est une bonne décision.
Le SPVM n’a toutefois pas averti l’administration de Valérie Plante avant d’en faire l’annonce hier à ses employés.
« On prend acte de la proposition du SPVM. De manière ultime, la décision sera prise par les instances municipales », a réagi le président de la Commission, Alex Norris.