La sortie de Maxime Bernier agace certains
Il traite des partisans de « faux conservateurs »
OTTAWA | La sortie de Maxime Bernier contre les « faux conservateurs » qui auraient selon lui donné la victoire à son chef Andrew Scheer ne passe pas, tant en Beauce que dans la famille conservatrice.
Le député québécois a dévoilé hier un chapitre de son livre à paraître à l’automne, dans lequel il attribue sa défaite contre M. Scheer dans la course à la direction du parti aux « faux conservateurs ».
« Au lieu d’écrire un livre, il devrait s’occuper de son comté », lance sans ambages un fermier de la Beauce joint par téléphone, Frédéric Marcoux.
M. Marcoux, comme plusieurs producteurs laitiers, s’est mobilisé pour faire barrage à Maxime Bernier parce que ce dernier a fait campagne contre la gestion de l’offre.
Ce système de quotas assure aux fermiers un revenu stable. Mais pour M. Bernier, il s’agit plutôt d’un « cartel » qui tire les prix du lait, des oeufs et du poulet à la hausse, et cela, au détriment des plus pauvres.
Un grand nombre de producteurs ont pris leur carte du parti et se sont rangés dans le camp Scheer dans le but de bloquer le Québécois. « M. Bernier cherche encore des coupables », déplore Jacques Roy, l’instigateur du mouvement visant à promouvoir le maintien du système de gestion de l’offre. Tant M. Marcoux que M. Roy soutiennent avoir voté par le passé pour M. Bernier lors de plusieurs élections.
« PAS TRÈS FUTÉ »
Un expert du conservatisme croit lui aussi que Maxime Bernier n’a pas encore digéré sa défaite.
« Ce n’est vraiment pas très futé politiquement. Ce n’est pas le genre de déclaration qui réussit à mobiliser les troupes », soutient le spécialiste de l’Université de l’Alberta, Frédéric Boily.
Le Parti conservateur n’a pas souhaité officiellement commenter les propos de M. Bernier. En coulisse, on soutient toutefois que la sortie du Québécois arrive à un bien mauvais moment, puisque le parti tente de s’unir avant les prochaines élections fédérales, en octobre 2019.