Au mépris de l’élève
Les propos dégradants à l’égard d’élèves en difficulté, qu’une enseignante de Laval a partagés sur Facebook et qui sont rapportés par la journaliste Dominique Scali, choquent et manifestent un sérieux manque d’éthique. L’attitude du président syndical FAE, qui ne semble pas désapprouver les propos, ajoute à l’embarras. Encore plus troublant, ce sont les commentaires suivant l’article qui dénigrent avec hargne ces élèves aux besoins particuliers.
UNE ÉCOLE INCLUSIVE
Tous les élèves sont éducables et plus de 90 % sont diplômables. C’est précisément le rôle de l’école et des enseignants de relever ce défi de l’éducabilité en mettant les élèves à l’abri de l’exclusion sociale et en favorisant le développement de leurs capacités.
La Loi de l’instruction publique favorise la scolarisation en classe ordinaire et prévoit des classes spéciales pour les élèves qui constituent une contrainte excessive ou qui portent atteinte aux droits des autres. La classe spéciale doit être l’exception, mais certains ont vite tendance à vouloir écarter de leur vue les élèves qui ont la moindre difficulté.
Pourtant, la première solution à la surcharge ressentie par les enseignants repose sur une composition plus équilibrée des groupes-classes. Ce n’est sûrement pas en concentrant les élèves plus talentueux dans des projets particuliers et en faisant de l’occupationnel dans des classes spéciales pour les élèves en difficulté qu’on fera grandir tous les enfants.
RESPONSABILITÉ SYNDICALE
En pestant contre la réduction des classes spéciales, la FAE a peut-être contribué au ressentiment de certains de ses membres à l’égard des élèves en difficulté. En ne paraissant pas se distancer des propos méprisants, elle ouvre la porte aux tenants de la création d’un ordre professionnel, faute d’exercer elle-même un syndicalisme professionnel et de policer ses membres qui dépassent les bornes.
Il lui vaudrait mieux faire comme la fédération concurrente et outiller ses membres pour assurer un meilleur accompagnement professionnel des élèves.