La parité, et ça presse
Faut-il imposer la parité dans l’univers politique ? La question se pose de plus en plus urgemment. Cette fois-ci, c’est par la négative qu’elle revient nous hanter.
À Tout le monde en parle, la comédienne Sophie Lorain s’y est clairement opposée : « Je vais être bête, mais la parité, je n’en ai rien à cirer. Je n’ai pas besoin d’une parité, parce que je trouve ça condescendant. J’ai pas besoin de votre pitié ».
Mme Lorain a tout à fait droit à son opinion. Pour ceux et celles qui le découvrent en retard, les femmes, comme les hommes, sont parfaitement capables de penser et d’exprimer des désaccords. Le problème, le vrai, est que la parité n’est pas qu’affaire d’« opinion », mais aussi, et surtout, de faits.
ARBITRAIRE
Un exemple. À l’Assemblée nationale, malgré qu’elles forment 50,3 % de la population, la proportion de femmes députées frôle à peine les 27 %. On pourrait certes épiloguer longtemps sur les causes d’une inégalité aussi criante, dont l’éternel boys club qui, depuis des lustres, reproduit et favorise ses propres réseaux.
L’important est de faire le constat en toute lucidité : la parité hommes-femmes ne se matérialise tout simplement pas d’ellemême. De toutes les raisons qui militent en faveur de la parité, je vais vous confier la plus importante d’entre toutes.
JUSTICE
Sans une réelle parité, le niveau de représentation des femmes dans nos parlements et au sein du Conseil des ministres est nécessairement laissé au bon vouloir des chefs de partis et des premiers ministres, qu’ils soient hommes ou femmes. Et qui dit arbitraire, dit iniquité et inconstance.
La moitié de la population mérite mieux. Point. Agir pour imposer la parité n’est donc pas une question de « pitié », mais d’équité, de dignité et de justice sociale. Bref, de démocratie. (*) Pour une lecture éclairante : Femmes et pouvoir : les changements nécessaires, de Pascale Navarro, Éditions Leméac.