La CAQ devra jouer du hockey de séries !
On se demandait si le ciment était pris. La réponse est non. Possiblement que la panoplie de mesures annoncées par le gouvernement libéral a fini par porter ses fruits… et qu’un doute s’est installé dans la tête de certains électeurs à l’égard de la CAQ.
Le dernier coup de sonde de Léger nous apprend que le parti de François Legault a perdu cinq pour cent d’appuis de janvier à avril. Dans le dernier mois, les libéraux ont repris trois points, et tant le PQ que QS ont fait du surplace. Pour Jean-François Lisée, le constat est cruel : l’effet positif de la vice-chef Véronique Hivon et du retour de Jean-Martin Aussant n’a duré que le temps d’une chanson.
UN PEU TROP HAUT ?
Pris de vertige, les caquistes craignaient depuis le début de l’année d’avoir grimpé trop vite dans les sondages, mais une douce euphorie de l’âme s’était installée malgré tout. Des conversations à bâtons rompus avec des élus avant la diffusion des résultats mardi révèlent qu’ils n’avaient pas vu venir ce recul.
« Même à Montréal, je me fais arrêter par des gens qui disent qu’ils sont avec nous autres, c’est étonnant, c’est même rendu sur l’île », a confié un député toujours débordant de confiance, selon qui la volonté de changement ne s’était pas étiolée.
Un autre a soutenu n’avoir entendu aucun commentaire vantant le budget Leitao ou les baisses d’impôts annoncées avant les Fêtes.
« Les citoyens n’en parlent pas, j’ai le sentiment que ça n’a pas changé quoi que ce soit. »
L’un et l’autre appuyaient la décision du parti de ne pas dévoiler trop hâtivement les engagements clés en vue du scrutin.
« On n’a rien à gagner à dévoiler notre plan de match, on l’a vu dans le passé, les idées qu’on a sorties, les libéraux les volent. »
BARRETTE ET ÉCONOMIE
Dans le clan de Philippe Couillard, on flairait une certaine remontée.
Certains admettent en privé que le nouveau Gaétan Barrette 2.0, assagi, a entraîné un effet positif sur l’image du gouvernement.
« Il a fini par comprendre que tu ne peux pas faire des scrums de 40 minutes tous les jours sur tous les sujets et ne jamais déraper », a indiqué un de ses collègues.
« Il s’est fait dire de moins parler, il n’était pas content, il a boudé, mais ça va mieux. »
Selon lui, les principaux inconnus qui pourraient nuire aux libéraux demeurent la possibilité de nouvelles arrestations de l’UPAC pour des activités de financement illégal et la capacité de François Legault à recruter des vedettes.
Au-delà des candidatures, un député caquiste a bien résumé les devoirs qui attendent la formation à l’approche du scrutin.
« Le fardeau de la preuve est sur nos épaules. On a un travail important pour valider nos affaires, avoir la caution de gens de premier ordre avant de dévoiler nos engagements. »
Comme dans la LNH, la saison régulière politique achève.
La CAQ ne peut se contenter d’être ordinaire. Elle devra jouer du hockey de séries si elle veut se rendre jusqu’au bout…