Hydro-Québec veut serrer la vis à ses employés
Elle réclame des gains de productivité à 15 000 de ses travailleurs
Dans le secret le plus total, HydroQuébec vient d’entamer des négociations visant à renouveler les conventions collectives d’environ 15 000 de ses employés. La société d’État entend clairement obtenir des gains de productivité, a appris Le Journal.
Depuis quelques semaines, des rencontres ont eu lieu avec au moins huit unités syndicales dont les conventions collectives se terminent au 31 décembre 2018 et au 31 décembre 2019.
Selon nos informations, Hydro-Québec a établi sa position à la table de négociation avec des demandes visant à obtenir une meilleure flexibilité dans la gestion des horaires de travail de ses employés.
« Hydro-Québec vit des changements importants dans un contexte de transition énergétique. Nos conventions collectives doivent évoluer afin de permettre une plus grande productivité », a indiqué hier au Journal le porte-parole de la société d’État, Serge Abergel.
HEURES SUPPLÉMENTAIRES
La direction d’Hydro-Québec a notamment décidé de s’attaquer aux heures supplémentaires chez ses employés.
L’an dernier, la société d’État a versé 152 millions $ en heures supplémentaires. Certains employés ont presque réussi à tripler leur salaire de base.
La facture des heures supplémentaires a bondi de 20 millions $ en 2017, en hausse de 15 %. En 2016, cette facture avait atteint les 132 millions $ comparativement à 131 millions $ en 2015.
Par exemple, au centre de contrôle de son réseau de transport d’électricité, un répartiteur a même réussi à accumuler l’an dernier un salaire total de 374 082 $, dont 234 418 $ en heures supplémentaires et en primes diverses, a révélé récemment Le Journal.
La société d’État aimerait mettre sur pied des horaires de jour, de soir et de nuit afin de diminuer le recours aux primes et aux heures supplémentaires lors d’événements météorologiques.
Elle aimerait également pouvoir recourir à des employés de sa division TransÉnergie lors de pannes majeures pour les faire travailler dans sa division Distribution.
PROBLÈME ÉVOQUÉ
Lors de son arrivée chez Hydro-Québec en 2015, le grand patron, Éric Martel, avait évoqué un problème de productivité pour justifier des coûts importants liés aux heures supplémentaires. Il n’est pas normal que des employés réussissent à plus que doubler leur salaire de base en faisant des heures supplémentaires et en touchant des primes diverses, avait alors signalé le PDG.
Lors de la dernière grande négociation survenue en 2013, les employés syndiqués d’Hydro-Québec avaient subi un gel salarial en 2014 et en 2015 ainsi que des hausses successives de salaire de 3 %, 2,75 % et 2,5 % pour les années 2016, 2017 et 2018.