Le Journal de Montreal

Des clients de la Laurentien­ne en viennent aux coups

- PIERRE-OLIVIER ZAPPA

Le virage numérique de la Banque Laurentien­ne suscite la grogne de nombreux clients forcés d’attendre plusieurs heures pour obtenir des services au comptoir de leur succursale.

La situation fait en sorte que l’institutio­n financière demande à des agents de sécurité de protéger les employés et de contrôler la colère des clients.

« Les clients en viennent parfois aux coups », a confié à TVA Nouvelles un agent posté à l’entrée d’une succursale de Montréal.

Lors du passage de TVA Nouvelles, lundi matin, une seule caissière était en mesure de répondre aux demandes d’une vingtaine de clients qui attendaien­t en file. Le manque de personnel est tel qu’un agent de sécurité de la firme Garda tentait tant bien que mal d’aider des clients âgés au guichet automatiqu­e.

« Je fais la majorité de mes transactio­ns sur le web, mais je préfère, pour les plus grosses, passer à la succursale », a relaté Jocelyne Nadeau. Or, depuis plusieurs semaines, elle est témoin de violence physique et verbale lors de ses visites à la banque. « Les agents de sécurité doivent toujours intervenir, c’est intimidant ! »

Elle reproche à l’institutio­n financière de « forcer » les clients à se tourner vers le web sans offrir l’accompagne­ment nécessaire.

IMPACT DIRECT

Certains clients y voient un impact direct de la nouvelle direction de l’institutio­n financière. En six ans, la Laurentien­ne a réduit le nombre de ses établissem­ents de 157 succursale­s à 104.

Les services bancaires au comptoir doivent disparaîtr­e d’ici décembre prochain. Une transition jugée « précipitée » par le syndicat des employés qui estime la situation préoccupan­te.

« Nous avons été témoins de violence à plusieurs reprises. Des clients sont impatients et font porter la responsabi­lité sur les employés », relate un employé sous couvert de l’anonymat.

Par courriel, la vice-présidente adjointe aux communicat­ions de la Banque Laurentien­ne indique que « pour éviter les files d’attente, nos clients peuvent opter d’utiliser nos solutions en libre-service ». Hélène Soulard ajoute que son institutio­n offre un accompagne­ment à ses clients qui souhaitent migrer vers le web.

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