Des clients de la Laurentienne en viennent aux coups
Le virage numérique de la Banque Laurentienne suscite la grogne de nombreux clients forcés d’attendre plusieurs heures pour obtenir des services au comptoir de leur succursale.
La situation fait en sorte que l’institution financière demande à des agents de sécurité de protéger les employés et de contrôler la colère des clients.
« Les clients en viennent parfois aux coups », a confié à TVA Nouvelles un agent posté à l’entrée d’une succursale de Montréal.
Lors du passage de TVA Nouvelles, lundi matin, une seule caissière était en mesure de répondre aux demandes d’une vingtaine de clients qui attendaient en file. Le manque de personnel est tel qu’un agent de sécurité de la firme Garda tentait tant bien que mal d’aider des clients âgés au guichet automatique.
« Je fais la majorité de mes transactions sur le web, mais je préfère, pour les plus grosses, passer à la succursale », a relaté Jocelyne Nadeau. Or, depuis plusieurs semaines, elle est témoin de violence physique et verbale lors de ses visites à la banque. « Les agents de sécurité doivent toujours intervenir, c’est intimidant ! »
Elle reproche à l’institution financière de « forcer » les clients à se tourner vers le web sans offrir l’accompagnement nécessaire.
IMPACT DIRECT
Certains clients y voient un impact direct de la nouvelle direction de l’institution financière. En six ans, la Laurentienne a réduit le nombre de ses établissements de 157 succursales à 104.
Les services bancaires au comptoir doivent disparaître d’ici décembre prochain. Une transition jugée « précipitée » par le syndicat des employés qui estime la situation préoccupante.
« Nous avons été témoins de violence à plusieurs reprises. Des clients sont impatients et font porter la responsabilité sur les employés », relate un employé sous couvert de l’anonymat.
Par courriel, la vice-présidente adjointe aux communications de la Banque Laurentienne indique que « pour éviter les files d’attente, nos clients peuvent opter d’utiliser nos solutions en libre-service ». Hélène Soulard ajoute que son institution offre un accompagnement à ses clients qui souhaitent migrer vers le web.