Le Journal de Montreal

Les meilleurs DG sont-ils aux É.-U. ?

- MARC DE FOY

Comment peut-on expliquer l’incapacité des équipes canadienne­s de la Ligue nationale de hockey de remporter la coupe Stanley depuis plus de deux décennies ?

Les règles sont les mêmes pour toutes les organisati­ons à l’ère du plafond salarial. Certaines dépensent plus que d’autres, mais elles sont quand même soumises à la limite imposée par la Ligue nationale.

Ce n’était pas le cas avant le conflit de travail qui a causé l’annulation de la saison 20042005. Les masses salariales des Red Wings de Detroit, des Rangers de New York et des Maple Leafs de Toronto oscillaien­t entre 70 et 80 millions en devise américaine.

Le système servait bien la cause des Red Wings, qui misaient sur plusieurs excellents joueurs. Mais la recette ne fonctionna­it pas pour tous. Les Rangers s’étaient royalement plantés, au début des années 2000, avec des équipes qui comptaient plusieurs joueurs acquis sur le marché des joueurs autonomes.

LA PROPHÉTIE DE JEREMY JACOBS

L’instaurati­on du plafond salarial devait servir la cause des équipes faisant affaire avec les petits marchés. Le président des Bruins de Boston, Jeremy Jacobs, avait déclaré que ce modèle d’affaires permettrai­t de distinguer les bons directeurs généraux.

Doit-on conclure que les meilleurs de la profession sont ceux que l’on retrouve à la tête des concession­s établies aux États-Unis ?

George McPhee, un Canadien d’origine qui est le patron des opérations hockey des Golden Knights de Vegas, a fait d’une équipe d’expansion une formation de première ligne dès sa première saison dans la LNH.

On a beau dire qu’il bénéficiai­t de critères plus favorables par rapport à ses collègues des expansions précédente­s, son personnel de recruteurs et d’entraîneur­s n’en accompliss­ait pas moins une besogne remarquabl­e.

On peut penser que le groupe d’investisse­urs désireux d’implanter une équipe à Seattle profitera des mêmes avantages et prendra exemple sur les Golden Knights.

DAVID POILE, UN EXEMPLE DE STABILITÉ

McPhee fut le DG des Capitals de Washington durant 17 ans. Il avait succédé à David Poile, qui occupe ces fonctions avec les Predators de Nashville depuis leur fondation en 1997. Poile avait été auparavant à l’emploi des Capitals pendant 15 ans.

En 36 ans, comme directeur général dans la LNH, il n’a eu recours qu’à cinq entraîneur­s (Bryan Murray, Terry Murray et Jim Schoenfeld à Washington ainsi que Barry Trotz et Peter Laviolette à Nashville). C’est ce qui s’appelle de la stabilité.

Mais Poile est toujours en quête d’une première coupe Stanley.

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