Le Journal de Montreal

Couillard se défend d’avoir sacrifié Jacques Daoust

- MARC-ANDRÉ GAGNON

Philippe Couillard se défend d’avoir sacrifié Jacques Daoust dans la foulée de la vente des actions de Rona.

Dans ses écrits révélés par notre Bureau d’enquête, qui s’apparenten­t à un testament politique, M. Daoust laisse entendre qu’il a été trahi et piégé par son propre directeur de cabinet, Pierre Ouellet, et le chef de cabinet de M. Couillard, à l’époque, Jean-Louis Dufresne.

Talonné par les partis d’opposition lors de la période de questions, le premier ministre a répété que les démarches menées par la vérificatr­ice générale dans la foulée de la vente des actions de Rona au géant américain Lowe’s ont, selon lui, déjà permis d’établir les faits.

Contrairem­ent à ce qu’affirme M. Daoust dans son document, « personne à mon cabinet n’était au courant de cette transactio­n-là », a assuré M. Couillard, au Salon bleu.

À l’instar de sa ministre de l’Économie, Dominique Anglade, le chef libéral a souligné que la transactio­n entre Lowe’s et Rona s’est faite avec le consenteme­nt des conseils d’administra­tion des deux entreprise­s.

Le premier ministre en a profité pour rappeler qu’au plus fort de l’affaire Rona, les partis d’opposition « ont sali la réputation du regretté Jacques Daoust ».

CHANGEMENT SPECTACULA­IRE

« Je n’aurais pas assez de cinq minutes pour faire la liste des insultes qui ont été dirigées de la part des deux partis d’opposition. Et voilà, tout d’un coup, naturellem­ent, ce matin, un changement assez spectacula­ire de ton, a lancé M. Couillard. Mais moi, j’aime, j’aimais Jacques Daoust. Il a fait beaucoup pour le Québec. »

« Au lieu de prendre ses responsabi­lités, il insulte ses adversaire­s », a pesté le chef caquiste François Legault, qui s’est dit « choqué » de la réaction de M. Couillard face aux questions de l’opposition.

« Ce qu’il faut retenir, c’est que le premier ministre du Québec ne croyait pas qu’une entreprise stratégiqu­e comme Rona devait avoir son siège social détenu par des Québécois, a relevé en point de presse le chef péquiste Jean-François Lisée.

[M. Daoust] était opposé à la vente des actions d’Investisse­ment Québec dans Rona », a ajouté M. Lisée, en tenant M. Couillard responsabl­e « de la perte d’un siège social important ».

Newspapers in French

Newspapers from Canada