Le Journal de Montreal

À la recherche de l’étincelle

- JOSEPH FACAL joseph.facal@quebecorme­dia.com

Imaginez une course automobile dans laquelle les concurrent­s conduisent tous des « minounes » poussives et rouillées.

Gagnera celui qui évitera la panne et se traînera jusqu’à la ligne d’arrivée avant les autres.

C’est le portrait que dégage le sondage Léger d’avant-hier.

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La CAQ est montée trop haut, trop vite. Sa stratégie de rester discrète et de laisser le PLQ couler tout seul ne fonctionne pas.

Le PLQ reste compétitif parce qu’il garde sa mainmise sur ce que Jacques Parizeau avait appelé « le vote ethnique ». Les non-francophon­es l’appuient à 75 %.

Le PQ fait du surplace et n’est pas perçu comme un véhicule de changement.

QS reste une coquetteri­e esthétique montréalai­se qui ne sert qu’à mélanger les cartes encore plus.

Clairement, les Québécois ne sont pas impression­nés par l’offre politique devant eux.

Si on se traîne ainsi jusqu’à l’élection, on pourrait se retrouver avec un gouverneme­nt caquiste minoritair­e ou même avec un gouverneme­nt… libéral.

En 2007, le PLQ s’était accroché au pouvoir avec 33 % du vote.

Il est présenteme­nt à 29 % et vient de gagner 5 points chez les francophon­es.

Encore mieux pour lui, les francophon­es se divisent maintenant en quatre, alors qu’ils se divisaient en trois en 2007.

Dans ce nouveau contexte, s’il franchit la barre des 30 %, qui sait ?

Bref, si une étincelle ne vient pas embraser la scène politique et donner un élan nouveau à la CAQ ou au PQ, tout reste jouable pour le PLQ.

Imaginez quatre autres années à subir les sermons de Philippe Couillard et le régime des « ti-zamis ».

D’où pourrait venir l’étincelle qui mettrait du tigre dans le moteur d’un des partis d’opposition ?

Lors des dernières élections fédérales, elle est venue de Justin Trudeau.

On a découvert ensuite son vide sidéral, mais c’est lui qui a donné la victoire à son parti.

Lors des élections fédérales de 2011, c’est Jack Layton qui avait déclenché la vague orange.

Cette fois-ci, on n’a pas l’impression que ce sont des personnali­tés qui mettront le feu aux poudres.

Jusqu’ici, les « vedettes » mises en vitrine par les partis – Hivon, Aussant, Carmant, Marissal – ne font même pas trembler l’aiguille des sondages. Zéro effet.

En termes de personnali­tés, la seule très grosse carte qui reste est un hypothétiq­ue retour de PKP.

POUR OU CONTRE

L’étincelle, si elle vient, devra plutôt être une idée qui polarisera le débat, qui forcera les électeurs à faire un choix clair.

Cette idée, qui ne doit justement pas être consensuel­le, transforme­rait la campagne électorale en un référendum : pour ou contre ?

On obligerait ainsi les électeurs à cesser de s’éparpiller.

Mon petit doigt me dit qu’on entendra parler d’immigratio­n, de religion, bref, d’identité.

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Clairement, les Québécois ne sont pas impression­nés par l’offre politique devant eux.
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