Le Journal de Montreal

Enquête sur les usines d’épuration réclamée

- ANNE CAROLINE DESPLANQUE­S

Scandalisé par les piètres performanc­es des usines d’épuration dans le secteur de la rivière Richelieu, le Syndicat de la fonction publique du Québec demandera au Vérificate­ur général de la province d’enqu0ter, afin de protéger la santé de la population.

« On joue avec l’avenir de notre eau potable au Québec. C’est vraiment déplorable », dénonce le président de ce syndicat (SFPQ), Christian Daigle.

Le Journal rapportait la semaine dernière que les usines d’épuration du bassin versant de la rivière Richelieu ont déversé des eaux polluées 4796 fois en 2016, selon des chiffres compilés par la Fondation Rivières, mettant en danger les prises d’eau potable.

Dans un rapport publié en 2013, le Vérificate­ur prévenait que les eaux usées municipale­s « présentent des risques pour la santé humaine et les écosystème­s aquatiques ».

Le rapport soulignait que ni le ministère des Affaires municipale­s (MAMOT) ni celui de l’Environnem­ent n’exerçaient un contrôle suffisant des stations d’épuration.

Quatre ans plus tard, « c’est encore pire », estime M. Daigle

Le président du SFPQ explique que le MAMOT a transféré l’assainisse­ment de l’eau au ministère de l’Environnem­ent en 2014, mais que le nombre d’inspecteur­s en environnem­ent a diminué de 10 % depuis le transfert de responsabi­lité.

« AUTODÉCLAR­ATION »

Malgré cela, le ministère de l’Environnem­ent assure au Journal « exercer un contrôle accru sur les rejets des stations d’épuration ainsi que sur les débordemen­ts d’eaux usées des réseaux d’égouts ».

Le ministère indique avoir mis en place un système informatiq­ue à travers lequel les municipali­tés doivent déclarer les rejets et les débordemen­ts d’eaux usées. Ce système a donné lieu à 1188 interventi­ons de contrôle entre janvier 2017 et février 2018.

Mais il s’agit d’« autodéclar­ation », déplore le président de la Fondation Rivières, Alain Saladzius.

« Les municipali­tés sont laissées à ellesmêmes », dit-il.

Or, en 2013, le MAMOT avait indiqué au Vérificate­ur général qu’« une grande proportion des municipali­tés ne disposent pas d’expertise technique suffisante [...] pour respecter leur engagement relativeme­nt à l’exploitati­on des usines d’épuration ».

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