Mise en garde de Trump sur des frappes en Syrie
WASHINGTON | (AFP) Washington et Moscou étaient engagés hier dans un face-à-face de plus en plus tendu sur le dossier syrien, Donald Trump avertissant du tir imminent de missiles contre le régime de Bachar al-Assad en représailles à une attaque chimique présumée près de Damas.
« La Russie jure d’abattre n’importe quel missile tiré sur la Syrie. Que la Russie se tienne prête, car ils arrivent, beaux, nouveaux et “intelligents !” Vous ne devriez pas vous associer à un Animal qui Tue avec du Gaz, qui tue son peuple et aime cela », a tweeté le président des ÉtatsUnis au lendemain d’un veto russe à l’ONU à un projet de résolution américain.
OPTIONS
Le Pentagone s’est dit « prêt » à présenter des options militaires pour frapper la Syrie, tandis que le régime de Bachar al-Assad a évacué des aéroports et des bases militaires selon une ONG.
Mais après les tweets présidentiels va-t-enguerre du matin, la Maison-Blanche s’est montrée plus prudente dans l’après-midi.
« Le président tient la Syrie et la Russie pour responsables de cette attaque aux armes chimiques », mais « toutes les options sont sur la table, la décision finale n’a pas été prise », a déclaré sa porte-parole, Sarah Sanders.
Les chefs du Pentagone, Jim Mattis, et de la CIA, Mike Pompeo, se sont rendus à la Maison-Blanche hier. « L’équipe du président chargée de la sécurité nationale s’est réunie aujourd’hui » pour « évoquer plusieurs options », a précisé Sarah Sanders.
DIALOGUE DE SOURDS
La perspective d’une action militaire des Américains s’inscrit dans un contexte difficile entre l’Occident et la Russie. Les relations sont déjà dégradées par l’affaire de l’ex-espion Sergueï Skripal empoisonné par un agent innervant en Angleterre le 4 mars. Des tensions symbolisées par un dialogue de sourds à l’ONU. Un triple vote mardi sur deux textes russes et un texte américain n’a abouti à aucune adoption.
Jugeant la situation « très tendue », le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a dit espérer « que toutes les parties vont éviter tout acte qui ne serait en réalité en aucun cas justifié ».
M. Trump a lui déploré que les relations entre les États-Unis et la Russie soient « pires aujourd’hui qu’elles ne l’ont jamais été, y compris pendant la Guerre froide ».