Des wagons indiens au pays d’Armand Bombardier
Les véhicules du Réseau express métropolitain seront fabriqués à l’étranger
Les Montréalais qui emprunteront le Réseau express métropolitain (REM) rouleront dans des trains entièrement fabriqués en Inde. Même si 67 % du contrat de 2,8 milliards $ pour le matériel roulant et la signalisation sera réalisé au Canada, les 212 véhicules, eux, ne sortiront pas d’une usine d’ici.
La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) procédait hier après-midi à la symbolique pelletée de terre marquant le lancement des travaux du REM.
La valeur du contrat est de 2,2 G$ pour Alstom et de 600 millions $ pour son partenaire SNC-Lavalin. L’autre contrat, celui pour la construction des stations et du réseau ferroviaire accordé au consortium NouveLR, s’élève à 5 milliards $.
L’événement avait toutefois un goût amer pour les travailleurs de l’industrie ferroviaire québécoise.
Alstom, qui produira les 212 voitures de type Metropolis qui équiperont le REM, a expliqué sa décision en disant que c’était la seule façon de « répondre aux spécifications de l’appel d’offres et de soumettre une offre compétitive avec le meilleur produit et au meilleur prix ».
« Ce sont des voitures spécifiques dont le centre d’expertise est en Inde », a ajouté Henri Poupart-Lafarge, le PDG de la compagnie française Alstom.
FOURNISSEURS INDIENS
La construction des trains « représente là-bas une centaine d’emplois pendant un an », selon le grand patron de l’entreprise. Toutes les pièces proviendront par ailleurs des fournisseurs indiens habituels d’Alstom.
L’entreprise va toutefois créer 350 emplois au Québec pendant la construction du REM, et 250 postes permanents par la suite, pendant toute l’existence du réseau, a-t-il poursuivi. Et ce, même si les trains rouleront sans conducteur. Les trains eux-mêmes ne coûteront que 280 M$, soit environ 10 % du contrat donné au consortium dont fait partie Alstom, et 2,5 % du coût total du mégaprojet.
PAS D’EXPERTISE AU QUÉBEC
Peu importe le consortium choisi, les trains auraient été construits à l’extérieur du Québec, a affirmé le PDG de la Caisse, Michael Sabia.
« Nous ne pouvons pas faire un commentaire direct » sur l’autre consortium mené par Bombardier, a-t-il dit. « La seule chose que je peux dire, c’est qu’au Québec il n’y a pas une usine outillée pour construire le REM, d’un point de vue technologique ou de la machinerie. »
Alstom compte déjà des usines à Sorel-Tracy et à Ottawa, mais celles-ci ne bâtissent pas de trains Metropolis, déjà employés dans près de 25 villes dans le monde.
- Avec la collaboration de Sylvain Larocque