Du sel et du plâtre à la place du haschich
Les autorités ont remplacé la drogue pour piéger des importateurs
Des importateurs de drogue qui s’attendaient à recevoir des tonnes de haschich ont plutôt reçu du sel et du plâtre, grâce aux autorités qui avaient réussi à intercepter les cargaisons avant leur livraison au Québec.
« La drogue était cachée dans des emballages de soupe et de café », a expliqué un enquêteur de la Gendarmerie Royale du Canada au début du procès d’Alain Charron, hier, au palais de justice de Montréal.
Charron, 69 ans, est accusé d’avoir comploté en vue d’importer au Canada de vastes quantités de résine de cannabis, en 2010.
Selon la preuve que compte présenter la Couronne fédérale, Charron faisait partie d’un groupe qui a fait venir au Canada trois conteneurs bourrés de drogue. Le premier, originaire du Pakistan, devait transiter par l’Italie, tandis qu’un autre devait passer par la Belgique. Le troisième a été envoyé aux États-Unis pour être acheminé par train au Québec.
« Ils contenaient des tonnes de résine de cannabis », a expliqué la procureure Carly Norris dans son exposé d’ouverture du procès.
INTERCEPTIONS
Les autorités auraient toutefois réussi à intercepter les cargaisons avant qu’elles ne se rendent à Montréal.
La première saisie s’est effectuée en Italie. En fouillant le conteneur, les autorités ont trouvé sept tonnes de haschich dissimulées dans des sacs de soupe et de café. Afin de trouver les importateurs, des policiers ont remplacé la drogue par du sel avant de laisser aller la cargaison jusqu’à Montréal, où elle a été surveillée.
Un enquêteur a toutefois laissé entendre que les importateurs ont trouvé un moyen d’entrer dans le conteneur pour réaliser que la drogue n’y était plus.
Une autre cargaison, de deux tonnes et demie de haschich en transit par la Belgique, a donné une autre chance à la police de pincer les malfaiteurs. La drogue, répartie dans une cinquantaine de boîtes de café et de shampoing, a été remplacée par du plâtre, a expliqué l’enquêteur en fin de journée, hier.
Son témoignage se poursuit aujourd’hui. Le procès, qui se déroule devant jury, est présidé par le juge Guy Cournoyer.