Le Journal de Montreal

Il ne savait pas que sa fille se prostituai­t

- MICHAËL NGUYEN

Une adolescent­e de 16 ans qui aurait été victime de traite de personnes continuait d’aller à l’école et avait une bonne relation avec son père, qui n’imaginait pas la vie secrète qu’elle vivait.

« Je ne pouvais me douter de rien », a expliqué hier le père de la victime, au palais de justice de Montréal.

Celui dont on doit taire l’identité afin de protéger la victime témoignait au procès de Julien Leblanc pour proxénétis­me et traite de personnes, survenus de l’été 2016 à janvier 2017. La jeune femme de 16 ans aurait accepté par amour pour son pimp, qui gardait la moitié des revenus.

AU CINÉMA AVEC LUI

Le père de la victime, lui, croyait qu’il s’agissait du petit ami de cette dernière.

« Je l’ai rencontré une fois, on était allés au cinéma avec ma fille », a-t-il expliqué.

Le témoin a toutefois reconnu qu’il avait « des doutes » sur cette personne, au point de vérifier ses antécédent­s criminels au palais de justice. Mais il avait confiance en sa fille, avec qui il avait une bonne relation. Elle allait à l’école, respectait les heures de rentrée et, les quelques fois où elle découchait, elle le prévenait.

« Ça m’a toujours fait chier », a-t-il toutefois reconnu en parlant de la relation de sa fille avec Leblanc.

Le père s’est quand même inquiété quand il a trouvé 450 $ en argent comptant dans la chambre de sa fille, qui lui a répondu qu’il s’agissait de cadeaux de fête. Et quand il l’a questionné­e sur des nouveaux vêtements de marque, l’ado aurait répondu qu’il s’agissait de cadeaux offerts par Leblanc.

« Je ne l’ai pas affrontée, parce que je lui faisais confiance. »

Leblanc reviendra en cour en juin, pour la suite du procès. Il devra à ce moment décider de témoigner ou non.

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JULIEN LEBLANC Accusé

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