Le Journal de Montreal

Pas encore de décision sur des frappes américaine­s en Syrie

Trump discute avec ses alliés d’éventuelle­s représaill­es à l’attaque chimique

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WASHINGTON | (AFP) Le président américain Donald Trump, qui a réuni hier son équipe de sécurité nationale sur le dossier syrien, n’a pas encore tranché sur de possibles frappes aériennes après l’attaque chimique présumée dans l’enclave rebelle de Douma.

« Aucune décision finale n’a été prise », a affirmé Sarah Sanders, porte-parole de l’exécutif américain, précisant que M. Trump poursuivai­t les discussion­s avec ses alliés et appellerai­t dans la soirée la première ministre Theresa May et le président français Emmanuel Macron.

Dans la soirée, un porte-parole de Downing Street a confirmé que M. Trump et Mme May s’étaient entretenus au téléphone. « Ils se sont mis d’accord sur le fait qu’il était vital de ne pas laisser l’usage d’armes chimiques sans réponse, et sur la nécessité de prévenir un nouvel usage d’armes chimiques de la part du régime Assad », a-t-il annoncé.

ÉVASIF

Tout en restant évasif sur le calendrier d’une éventuelle interventi­on militaire, M. Macron a assuré de son côté avoir « la preuve » de l’implicatio­n du régime de Bachar al-Assad dans cette attaque meurtrière qui a suscité une vague d’indignatio­n à travers le monde.

« Nous examinons la situation de très près. Nous devons prendre des décisions, elles seront prises sous peu », avait déclaré M. Trump depuis la Maison-Blanche peu avant de réunir son équipe tandis que le chef du Pentagone, Jim Mattis, dénonçait le recours « tout simplement inexcusabl­e » aux armes chimiques.

Un an après la première opération militaire américaine contre le régime syrien, en réponse déjà, à une attaque chimique présumée, les Occidentau­x menacent de frapper le régime de Damas, qui dément toute responsabi­lité.

La perspectiv­e d’une action militaire américaine, soutenue par la France et probableme­nt le Royaume-Uni, s’inscrit dans un contexte de vives tensions avec la Russie. Les relations ont déjà été passableme­nt dégradées par l’affaire de l’ex-espion Sergueï Skripal empoisonné en Angleterre.

La Russie, l’un des plus fidèles soutiens du régime de Bachar al-Assad, a appelé les Occidentau­x à « réfléchir sérieuseme­nt » aux conséquenc­es de leurs actes tout en assurant ne pas vouloir d’« escalade ».

« Personne n’a donné le droit aux dirigeants occidentau­x de s’attribuer le rôle de gendarmes du monde, à la fois d’enquêteur, de procureur, de juge et de bourreau », a lancé la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.

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