Trump passe à l’attaque
Avec la France et le Royaume-Uni, le président réplique aux attaques chimiques menées par le régime Assad
LE JOURNAL ET AFP | Passant de la parole aux actes, le président américain Donald Trump a bombardé trois cibles stratégiques en Syrie hier soir dans une opération militaire conjointe avec la France et le Royaume-Uni, pour punir le régime de Bachar al-Assad qu’il accuse d’une attaque à l’arme chimique.
« Ce ne sont pas les actions d’un homme. Ce sont plutôt les crimes d’un monstre », a laissé tomber d’une voix lourde le président qui s’exprimait de la Maison-Blanche.
Il a dénoncé les attaques chimiques « barbares » menées par le régime syrien samedi dernier. Les États-Unis ont dit hier avoir la « preuve » qu’ils étaient responsables de l’agression contre des civils qui aurait fait plus de 40 morts dans la ville rebelle de Douma.
Au moment même où le président s’exprimait, de puissantes détonations étaient entendues à Damas, capitale de la Syrie, et à Homs, selon un correspondant de l’AFP sur place.
« Nous sommes prêts à maintenir cette réponse jusqu’à ce que le régime syrien arrête d’utiliser des armes chimiques prohibées », a assuré le président Trump.
Faisant le point sur l’opération militaire, le secrétaire de la Défense, James Mattis, a estimé que « le régime Assad n’avait pas compris le message l’année dernière. Cette fois, nous et nos alliées avons frappé encore plus fort ».
Le 6 avril 2017, Trump avait ordonné le bombardement d’une base militaire syrienne à Homs.
Hier, trois cibles à Damas et Homs ont été frappées par des avions et des missiles lancés par des bateaux, soit des centres scientifiques de recherche et développement d’armes chimiques ainsi qu’une usine de production. On ne savait pas hier soir s’il y avait des pertes de vie.
« PAS DE SOLUTION DE RECHANGE »
Le premier ministre canadien Justin Trudeau a déclaré en fin de soirée qu’il « appuie la décision des États-Unis, du Royaume-Uni et de la France ».
De Londres, la première ministre britannique Theresa May a affirmé qu’il n’y avait « pas de solution de rechange à l’usage de la force ».
« La ligne rouge fixée par la France en mai 2017 a été franchie », a dit le président français Emmanuel Macron, ajoutant qu’on ne peut « tolérer la banalisation » de telles armes.
CONSÉQUENCES RUSSES ?
Le chef de la Maison-Blanche a aussi exhorté la Russie « à quitter la voie sinistre du soutien à Assad ».
L’ambassadeur russe à Washington a répondu que les frappes militaires revenaient à « insulter le président russe » Vladimir Poutine, un acte qui sera suivi de « conséquences », a averti Anatoli Antonov.
Le régime syrien avait nié toute utilisation d’armes chimiques. Il a averti l’ONU qu’il n’aurait « d’autre choix » que de se défendre s’il était attaqué.
« La défense anti-aérienne syrienne » est entrée en action contre « l’agression américaine, britannique et française » et a abattu 13 missiles, a rapporté de son côté la télévision étatique syrienne.