Sondage exclusif
En 15 ans de pouvoir, la détérioration du système de santé occupe la position de tête des plus « grandes déceptions » de la population
QUÉBEC | Les Québécois jugent sévèrement les 15 dernières années de règne libéral qu’ils associent principalement à la détérioration du système de santé.
La main sur le coeur, Jean Charest promettait en 2003 de désengorger les urgences et réduire les listes d’attente. « Nous nous engageons à des résultats, avait assuré le premier ministre libéral, quelques jours après son élection. C’est notre première priorité ! »
Quinze ans plus tard, l’insatisfaction de la population à l’égard de la performance du gouvernement libéral en matière de santé atteint 81 %, révèle un sondage Léger réalisé pour le compte du Journal.
La détérioration du système de santé arrive également en tête des plus « grandes déceptions » de la population à l’égard du règne libéral. 23 % des gens sondés ont pointé spontanément cet enjeu.
« Ce qui coule le Parti libéral, c’est le système de santé, analyse le sondeur JeanMarc Léger. Tout le monde a son histoire d’horreur avec le système de santé ».
Les trois quarts des Québécois sont également insatisfaits des réalisations libérales en éducation.
73 % des gens sont mécontents de la performance du gouvernement du Parti libéral en matière de transparence et de lutte à la corruption. Le président de la firme Léger signale toutefois que cet enjeu préoccupe moins les électeurs qu’à l’époque de la Commission Charbonneau.
ÉQUITÉ HOMMES-FEMMES
Près d’une personne sur deux se réjouit néanmoins des gestes posés par les libéraux en ce qui a trait à l’équité entre les femmes et les hommes.
Alors à la tête d’un gouvernement minoritaire, Jean Charest a écrit une page d’histoire en 2007 en constituant le premier Conseil des ministres paritaire.
Il a également fait adopter une loi forçant les sociétés d’État à présenter un conseil
d’administration constitué à égalité de femmes et d’hommes.
GESTION DES FINANCES PUBLIQUES
Les Québécois sont très critiques même lorsqu’on leur demande de cibler les réussites du gouvernement libéral, qui a été au pouvoir depuis 2003, à l’exception des 18 mois de l’éphémère gouvernement de Pauline Marois.
Une personne sur cinq estime qu’on ne peut tout simplement pas attribuer de succès aux libéraux. La gestion des finances publiques apparaît néanmoins comme le meilleur coup du PLQ pour 10 % de la population.
67 % des gens sondés sont d’avis que le bilan global du règne libéral est plutôt négatif. Un résultat qui s’apparente au taux de satisfaction actuel des électeurs à l’égard du gouvernement de Philippe Couillard. Ce sont les francophones qui semblent les plus déçus des 15 dernières années.
LA CONFIANCE S’ÉTIOLE
Depuis 2003, la confiance envers la classe politique s’étiole. À l’arrivée des libéraux de Jean Charest au pouvoir, 78 % croyaient les engagements des politiciens. Désormais, seulement 56 % des gens croient que les chefs des partis politiques vont respecter leurs promesses.
« C’est ce qu’on appelle un gouvernement usé », analyse le sondeur.