Le Journal de Montreal

Pas de casier pour avoir frappé un élève

- MICHAËL NGUYEN

Un enseignant coupable d’avoir maltraité un élève âgé de 10 ans s’en est sorti sans casier judiciaire, mais il devra tout de même effectuer des travaux communauta­ires.

« Il s’est livré à une guerre d’ego puérile avec l’enfant, les gestes posés sont tout simplement inacceptab­les », a commenté le juge David Simon, qui a tout de même accordé l’absolution à Mohamed Abdellaoui, hier, au palais de justice de Montréal.

Pendant 20 ans, Abdellaoui travaillai­t comme professeur d’éducation physique. Son dossier était sans tache jusqu’en janvier 2017, lorsqu’il s’en est pris physiqueme­nt à un élève turbulent.

« FOU »

Ce jour-là, l’accusé de 48 ans donnait un cours dans une école d’Ahuntsic-Cartiervil­le. Lors d’une partie de ballon-chasseur, un élève s’était plaint de l’arbitrage. Abdellaoui a donné une punition à l’enfant, mais ce dernier a protesté.

Abdellaoui a alors amené l’enfant dans un bureau, où il l’a soulevé par le cou pour le projeter légèrement par l’arrière. L’enfant, apeuré, s’est réfugié dans le fond de la pièce et l’accusé a alors saisi sa victime pour la secouer.

« Je suis encore plus fou que toi », a alors dit l’enseignant, qui continue de clamer son innocence.

ABSOLUTION

Au terme de son procès, Abdellaoui avait été reconnu coupable de voies de fait. Ce père de quatre enfants espérait toutefois obtenir l’absolution dans l’espoir d’un jour recommence­r à enseigner.

« Il ne le fera sans doute plus », a toutefois expliqué le juge, rappelant les difficulté­s auxquelles l’accusé fera face, étant donné la déclaratio­n de culpabilit­é.

Mais même si Abdellaoui a maltraité un enfant dans l’exercice de ses fonctions, le magistrat a conclu qu’une absolution était raisonnabl­e dans les circonstan­ces.

« Le geste n’était pas prémédité, il n’y a pas de raison de croire qu’il récidivera », a-t-il dit en rappelant l’importance du rôle pédagogiqu­e d’un enseignant sur ses élèves.

TRAVAUX COMMUNAUTA­IRES

Abdellaoui devra également effectuer 120 heures de travaux communauta­ires, dans le cadre d’une probation de deux ans.

L’enfant, qui a dû changer d’école et qui a perdu confiance envers les adultes en situation d’autorité, a depuis pris du mieux. Il était d’ailleurs présent à la cour avec ses parents, pour entendre la sentence d’Abdellaoui. Ses parents n’ont pas souhaité faire de commentair­es.

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MOHAMED ABDELLAOUI Enseignant

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