Des supporteurs du président Macron agressés dans un resto du Plateau
Ils ont été aspergés avec du poivre de Cayenne par des opposants masqués
Une rencontre de partisans montréalais du président français Emmanuel Macron a tourné au vinaigre jeudi soir alors que des manifestants masqués les ont pris à partie et ont vandalisé le restaurant où se tenait le rassemblement.
« Au début, ils chantaient et lançaient des serpentins. Donc on pensait que c’était une blague, raconte Claire De Muns Dartevelle du comité En Marche Montréal. Ensuite, ils ont aspergé les gens avec du poivre de Cayenne. »
Une quinzaine de membres qui soutiennent le parti du président Macron étaient réunis dans une salle du restaurant La Petite Marche sur la rue Saint-Denis pour discuter politique, comme ils le font régulièrement.
GAZ POIVRÉ
Vers 18 h 30, une dizaine de personnes masquées ont fait irruption dans la pièce.
En plus d’asperger les gens avec le gaz poivré, ils auraient lancé du mobilier sur un participant et brisé des verres.
« Ils ont lancé des tracts disant que tout le monde déteste Anne Genetet [NDLR : une députée des Français à l’étranger] et les macronistes », ajoute Mme De Muns Dartevelle.
Il n’y a pas eu de blessures sérieuses et les vandales ont rapidement quitté les lieux. « On s’est rendu compte après coup que l’on aurait pu être en danger. Ça a à peine duré cinq minutes », rappelle-t-elle.
« C’est très malheureux, c’est dans un endroit public, il y avait des familles et des enfants dans le restaurant », relate David Barrier, animateur pour En Marche Montréal. Il affirme que jamais auparavant ils n’avaient reçu de menaces.
Le député des Français d’Amérique du Nord, Roland Lescure, s’est dit choqué par les gestes gratuits contre les militants.
« L’engagement en politique est incompatible avec la violence physique. Je condamne fermement cette agression », a-t-il déclaré dans un communiqué.
Le climat politique tendu en France a donné lieu à des manifestations parfois musclées dans les derniers mois, mais aucun débordement n’était survenu outre-mer selon Capucine Berdah, attachée aux communications du député.
INCOMPRÉHENSION
« On ne comprend pas pourquoi on peut en arriver à des gestes violents comme cela à Montréal. On reste loin des problèmes politiques de la France », ajoute M. Barrier. Le Service de police de la Ville de Montréal a ouvert une enquête sur l’incident et des bandes de caméras de surveillance ont été récupérées pour tenter d’identifier les suspects. « Cela reste un geste isolé. Inacceptable, mais isolé, poursuit M. Barrier. Ce sont des choses qu’on ne cautionne pas. On est là pour débattre, même quand on est pas d’accord, pas pour être violents. »
Le comité En Marche Montréal prévoit être plus vigilant à ses prochaines rencontres.